Culture

Verdi-Wagner, on refait le match

Temps de lecture : 15 min

Les envoyés spéciaux de Slate.fr ont assisté au match du bicentenaire de la naissance des deux compositeurs entre le Bayern Wagner et l'Inter Verdi, et vous en font revivre les grands moments. Une rencontre avec du point Godwin dedans, mais aussi Séville, Gary Lineker et de la philo...

Le Bayern Munich et l'Inter Milan s'affrontent en finale de la Ligue des champions, le 22 mai 2010 à Madrid. REUTERS/Paul Hanna.
Le Bayern Munich et l'Inter Milan s'affrontent en finale de la Ligue des champions, le 22 mai 2010 à Madrid. REUTERS/Paul Hanna.

Nous sommes en direct du stade San Siro à Milan pour cette rencontre prometteuse du bicentenaire entre les Italiens de l’Inter Verdi et les Allemands du FC Bayern Wagner[1].

Pas de surprise dans les équipes alignées au départ. Côté Wagner, Schopenhauer a décidé de titulariser le jeune Rienzi dans les cages, derrière un quatuor Wotan-Hagen-Hunding-Marke) tandis que les ténors sont en pointe. Tristan est libero, sur le modèle Beckenbauer.

Côté italien, Verdi propose un classique 4-4-2. Les sculpturaux Attila et Macbeth protègeront les cages du robuste Falstaff. Au milieu, Trouvère, Rigoletto et Traviata appuieront les avants Aïda et Otello.

A San Siro, l’ambiance est bon enfant. Les festivaliers en smoking boivent des canettes de champagne et ces dames arborent de très jolis chapeaux.

La dernière rencontre entre Wagner et Verdi remonte à 1883 et s’était soldée par un match nul.

Dans Verdi, le Roman de l’opéra (1924), Franz Werfel imagine une rencontre entre les deux compositeurs à Venise, en 1883 (Wagner y meurt en février). Le romancier y prend fait et cause pour Verdi.

1e C’est parti!

7e Coup-franc! L’Inter Verdi passe immédiatement à l’attaque mais Lohengrin fauche Gerusalemme à l’entrée de la surface. Nabucco le tire... et Rienzi se détend pour repousser le ballon qui filait vers la lucarne! «Va pensiero, vaffanculo!», hurlent les tribunes. Le stade est chauffé à blanc, on a l’impression que c’est l’Italie tout entière qui chante. Corner.

Nabucco est créé avec succès en 1842 à la Scala de Milan. Pour les Italiens alors sous domination autrichienne, Va pensiero devient un hymne de résistance à l’oppresseur. C’est en quelque sorte l’hymne national bis de l’Italie.

9e Coup dur pour le Bayern Wagner! Le corner est bien repoussé par Rienzi, mais le jeune gardien se blesse en retombant! Il est remplacé par le Hollandais volant.

Rienzi est le dernier des opéras «de jeunesse» de Wagner, où il s’inspire de compositeurs comme Meyerbeer ou Donizetti. Ces œuvres de jeunesse sont rarement jouées. Avec Le Hollandais volant, son style s’affirme. Désormais, ses opéras s’affranchiront des conventions (succession d’airs, duos…) pour devenir des drames symphoniques continus.

15e Victor -Emmanuel II vient d’arriver dans la loge d’honneur en compagnie de Enrico Letta tandis que le stade hurle: «Viva Verdi! Viva Verdi!» Quelle ambiance!

En signe de soutien à l’unité italienne et au Risorgimento, les patriotes italiens inventent un graffiti merveilleusement irrévérencieux correspondant à l’acronyme «Viva Vittorio Emanuele Re D’Italia». De son côté, après avoir participé à l’insurrection de Dresde aux côtés de… Bakounine, Wagner est contraint à l’exil.

17e BUUUUUUUUUT DE LOHENGRIN! GOOOOOOOOOOL !

17e Lohengrin! Sur une superbe ouverture de Franz Liszt, Lohengrin ne laisse aucune chance à Falstaff. 0-1

Ouverture «nuptiale» puisque Franz Liszt est le papa de Cosima, qui deviendra la seconde épouse de Wagner. C’est Liszt qui dirige la première de Lohengrin (Weimar, 1850), opéra lumineux dont le succès ne se démentira jamais. Avec une marche nuptiale pour tous.

18e Les chanteurs de l’Inter Verdi accusent le coup.

20e BUUUUUUUUUT DE RIGOLETTOOOOOOOOOOOOOOOOOO! GOOOOOOOOOL!

20e But incroyable de Rigoletto qui reprend un long centre de la... bosse et trouve la lucarne allemande! Le match est complètement relancé! 1-1

20e Commentaire de Victor Hugo (entraîneur du Guernesey FC): «C’est n’importe quoi, on ne peut pas laisser ces Italiens faire ce qu’ils veulent. En plus, Ernani est sur le banc des remplaçants…»

Nombre d’opéras de Verdi sont issus d’œuvres littéraires, souvent écrites par les plus grands (Shakespeare, Schiller…). Hélas, Victor Hugo n’apprécia ni l’adaptation d’Hernani ni celle du Roi s’amuse, devenu Rigoletto (1851). Il intenta même un procès lors de la création française.

21e PENALTY! Sur l’engagement, la défense allemande panique. Lohengrin fauche le Trouvère dans la surface. C’est le penalty indiscutable.

22e BUUUUUUUUUT DE TRAVIATA!

22e Traviata trouve la lucarne du Hollandais, qui s’envole pour rien. 2-1

En deux ans, Verdi crée Rigoletto, Le Trouvère et La Traviata, autant de chefs-d’œuvre au succès jamais démenti. Il y fait preuve d’une invention mélodique et d’un sens dramatique exceptionnels. Qui ne connaît «La Donna é mobile…»?

27e Grosse, grosse période de flottement dans le camp allemand. On a l’impression que le Bayern ne fait plus rien...

34e Succession de corners pour L’Inter. Les Allemands tiennent bon mais, sur le banc, Schopenhauer arbore sa tête des mauvais jours. Ce match doit lui rappeler sa défaite surprise comme joueur il y a quelques années avec l'Allemagne contre la Grèce...

36e Carton jaune pour Lohengrin suite à une altercation avec Gerusalemme! Dans le futur, Lohengrin a déjà été sanctionné plusieurs fois pour des propos antisémites.

En 1850, Wagner publié Du Judaïsme dans la musique; son antisémitisme ne se démentira plus. On sait la récupération politique que les nazis firent de son œuvre. Selon John Toland, l’opéra favori d’Hitler était Lohengrin. Quant à Gerusalemme, il s’agit d’un remaniement des Lombards (1843), opéra de jeunesse de Verdi, presque jamais joué.

38e Les Italiens sont dans le camp allemand depuis 15 bonnes minutes.

38e Commentaire d’Arrigo Boïto, entraineur de l’Inter Verdi: «On savait que les Allemands joueraient l’attentisme. Ils sont peut-être en train d’inventer le football de l’avenir!»

Entre Lohengrin (1850) et Les Maîtres chanteurs (1868), il s’écoule près de vingt ans pendant lesquels Wagner semble muet. En fait, il travaille sur plusieurs œuvres en même temps, dont le Ring. Et continue à écrire. Beaucoup. Dont L’Œuvre d’art de l’avenir, où il prône la fusion de tous les arts.

39e Traviata semble épuisé et crache ses poumons sur la pelouse. Le pauvre ne s’est jamais vraiment remis de sa tuberculose…

40e Contre-attaque allemande. Tannhäuser est pris en sandwich par Attila et Macbeth. Coup franc. Tannhäuser reste à terre. Estimant qu’il simule, les rares Français en tribune le huent.

Créé à Dresde en 1845, Tannhäuser est repris en français en 1861 à Paris. Une cabale du Jockey club entraîne son échec retentissant. Paris raille «la musique de l’avenir». Malgré des soutiens de taille (Baudelaire, Nerval…), Wagner en gardera un vif ressentiment. Et, après 1870, se vengera médiocrement avec Une Capitulation.

41e Les supporters italiens entonnent l’Inne delle nazioni.

Œuvre de circonstance écrite pour l’Expo universelle de 1862, cet Hymne des nations est un pot-pourri d’hymnes nationaux, qui n’ajoute rien à la gloire de Verdi. En 1943, Toscanini lui ajoutera L’Internationale pour célébrer le combat des Alliés durant la Seconde Guerre mondiale.

43e Louis II de Bavière et Angela Merkel rejoignent la loge princière. Soirée de gala! Ce sont tous deux des wagnériens émérites, qui supportent leur équipe avec passion.

Louis II de Bavière est un miracle dans la vie de Wagner. Il paie ses dettes, lui offre un théâtre, l'aime. Et surgit, comme dans un bon roman, au moment idoine, lorsque Wagner est au plus bas. Ils s’écrivent des lettres enflammées, Wagner trouvant d’emblée le ton qui convient, mélange d’allégeance et d’exaltation.

45e Nietzsche s’échauffe sous le regard de Schopenhauer.

Wagner est fortement influencé par la philosophie de Schopenhauer (jusqu’à devenir végétarien et défenseur de la cause animale). Avec Nietzsche, il entretient une amitié d’aigles qui finira par battre de l’aile. Après avoir beaucoup admiré le compositeur, le philosophe s’en détachera comme d’un poison, avec amertume. Nietzsche prétend même avoir terminé la première partie d’Ainsi parlait Zarathoustra à l’heure précise de la mort de Wagner (Ecce homo)…

45e Il y aura trois minutes de spectacle additionnel.

45e+2 BUUUUUUUUUT DE TRISTAN!

45e+2 Egalisation de Tristan! Magnifique! Marke décale Tristan qui écarte deux défenseurs pour trouer Falstaff! Tout est à refaire pour les Italiens! 2-2

45e+2 Ca fait plaisir pour Tristan, qui avait été écarté des terrains à la suite de révélations de la presse people. On se souvient de sa conférence de presse avec Isolde: «Notre couple a connu des épreuves, il les a surmontées.» On en a la preuve éclatante ce soir.

Wagner est un serial lover sur le mode coucou. Il s’installe chez Otto Wesendonck et couche (?) avec sa femme Mathilde, puis il fait des enfants à Cosima, fille de Liszt et femme de Hans de Bülow, lequel, pas rancunier, continuera de diriger ses œuvres.

45e+2 On peut dire que l’arrivée de Louis II de Bavière a galvanisé Tristan!

45e+3 C’est la mi-temps à San Siro sur ce score de 2-2, assez inespéré pour le Bayern Wagner au vu de l’importante domination verdienne. Le match est très ouvert et agréable à écouter. On s’interrogeait sur le choix du coach Schopenhauer d’imposer une alimentation exclusivement végétarienne aux joueurs. On a eu la réponse: ils tiennent le choc.

46e C’EST REPARTI A SAN SIRO!

46e Verdi a fait rentrer Don Carlo en remplacement de Traviata, visiblement très éprouvé.

49e Le stade pousse les Italiens en jetant des nuages de papiers rouge-vert-blanc!

Comme dans la célèbre scène d’ouverture de Senso (Visconti), provocation patriotique du «poulailler» de la Fenice de Venise à un parterre d’officiers autrichiens.

50e Changement pour l’Inter Verdi: Cavour remplace Garibaldi. Priorité à la défense!

Plus conservateur que révolutionnaire, Verdi est élu député à la demande expresse de Cavour. Mais la politique l’intéresse peu. Parallèlement à sa carrière de compositeur (qu’il gère avec une opiniâtreté paysanne), il achète une propriété à Sant’Agata, vaste exploitation agricole. Il se préoccupe aussi des nécessiteux, faisant construire une Casa di Riposo pour musiciens.

54e POTEAU!

54e SIEGMUND! Exploit solitaire de Siegmund qui efface trois adversaires, mais sa frappe s’écrase sur le poteau gauche de Falstaff!

57e Encore une belle action des wagnériens: une-deux Wotan-Hunding et tête de Hunding à l’entrée de la surface. La défense italienne repousse le ballon dans une grande confusion. Un joueur reste à terre.

58e Siegmund est blessé côté allemand. Ca a l’air sérieux. Il semble que Hunding l’ait heurté du bassin en sautant. Et quand on connaît Hunding...

59e Siegmund ne se relève pas, on fait venir les soigneurs. Hunding, indifférent, mâchonne un chewing-gum. Ils ont beau jouer dans la même équipe, ils s’aiment pas trop, ces deux-là.

60e Sortie de Siegmund sur une civière, remplacé par Siegfried.

En 1869 et 1870, contre l’avis du compositeur, Louis II se fait représenter les deux premières journées de la Tétralogie (L’Or du Rhin et la Walkyrie). Dans celle-ci, Siegmund, papa de Siegfried, est tué par Hunding, un peu énervé qu’il soit parti avec sa femme, Sieglinde —Ah! La stratégie du coucou…

64e AÏDAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA!!!

64e AÏDA! But d’Aïda! Quelle action! Depuis le centre du terrain, l’ailier égypto-italien élimine trois adversaires, décale Otello qui centre et Aïda reprend de volée! C’est du délire dans le stade! Les vuvuzelas entonnent une marche triomphale! Au moment où les wagnériens mettaient la pression, quel coup de poignard! 3-2

Créé au Caire en 1871, Aïda est un formidable péplum qui montre qu’en matière de décibels, Wagner et Verdi font a minima match nul.

64e Ce match est FOU FOU FOU!!!

Ben oui.

65e Nietzsche s’échauffe.

66e Le stade réclame l’entrée de Requiem sur l’air du Dies Irae. Il ne faudrait pas que ce match dégénère.

Verdi écrit un Requiem très théâtral en 1874. Il n’a plus guère envie de composer d’opéras. A force de patience, Arrigo Boïto le convaincra de se remettre à l’ouvrage. Il écrira notamment pour lui les livrets d’Otello («projet chocolat ») et de Falstaff («Il Pancione», le ventru), ultimes chefs d’œuvre, où Verdi renouvelle son art et… se voit taxer de wagnérisme.

72e PANNE D’ELECTRICITE!!!!

72e Le stade est plongé dans le noir mais les Allemands continuent à jouer!

Le premier Festival de Bayreuth a lieu en 1876. Les spectateurs y sont plongés dans le noir complet. L’orchestre est dissimulé dans une fosse pour que l’illusion scénique soit parfaite. Il n’y a pas de places aveugles, à la différence des théâtres traditionnels, «à l’italienne». C’est une révolution scénique, un succès artistique et… un échec commercial.

76e Le match reprend.

77e Nietzsche s’échauffe.

81e Les Allemands poussent, mais les Italiens tiennent bien leur résultat.

90e Il y aura six minutes de temps additionnel.

90e+3 Les Italiens bétonnent. Même Otello est en défense.

90e+5 EGALISATION DE PARSIFAL!

90e+5 Sur un exploit solitaire, Parsifal se lance dans la défense italienne et prend à contre-pied Falstaff! Le match est relancé! Le Graal est encore loin pour les Italiens! 3-3

Commentaire de Cosima Wagner, journaliste à la ZDF: «C’était une erreur d’interdire à Parsifal de jouer à l’extérieur. On le voit ce soir!»

Voulu et pensé pour Bayreuth, Parsifal y est créé en 1882. Après cet ultime chef-d’œuvre, Wagner s’éteindra à Venise le 17 février 1883. Cosima sera la fidèle gardienne du temple, interdisant jusqu’en 1914 (!) qu’on joue Parsifal ailleurs qu’à Bayreuth.

90e+6 PROLONGATIONS ! C’est fini à San Siro pour le temps réglementaire. Il y aura donc 30 minutes de temps supplémentaire et peut-être la séance des tirs au but.

91e C’EST REPARTI A SAN SIRO!

93e Quel exploit de Falstaff! Sur un centre de Strauss, Siegfried est seul face au portier italien, mais le «ventru» gagne son duel!

95e Entrée de Puccini à la place d’Otello. Nietzsche remplace Hunding. Les deux équipes ne peuvent plus procéder à des changements.

La Bohème, Tosca, Turandot… Giacomo Puccini est le glorieux continuateur de Giuseppe Verdi. A bien des égards, Richard Strauss est le continuateur de Wagner. Belle descendance… Ah! Si Richard et Giuseppe avaient pu faire des enfants ensemble…

96e Coup dur pour le Bayern Wagner! Nietzsche souffre de crampes et sort. Mais les Allemands n’ont plus droit à des remplacements et vont devoir jouer à 10!

99e Carton jaune pour Nabucco! Le défenseur est sanctionné pour avoir salué Alessandra Mussolini, la petite fille du Duce, qui est dans les tribunes.

Hitler récupéra Wagner, Mussolini trouva Verdi: la la popularité de Nabucco («Va pensiero…») n’était pas pour lui déplaire. Nabucco séduisit aussi Jean-Marie Le Pen...

100e Le match devient heurté.

104e Carton rouge pour Lohengrin! Nouvel échange d’amabilités avec Gerusalemme. Pour l’arbitre, la coupe est pleine! Ca va être très, très dur pour les Allemands, qui vont jouer à 9 contre 11!

105e FIN DE CETTE PREMIERE PROLONGATION. Le suspense est entier. Tout va peut-être se jouer aux tirs au but.

105e Il y a quelques échauffourées entre supporters. C’est toujours regrettable.

Il y a du stade Heysel à l’opéra. Dans Verdi and/or Wagner, Peter Conrad recense les chanteurs et chefs d’orchestre morts au combat: crises cardiaques de Felix Mottl et Joseph Keilberth en dirigeant Tristan, morts de Giuseppe Sinopoli au troisième acte d’Aida ou de Leonard Warren pendant La Force du destin. Sans oublier Franz Liszt, mort peu après une représentation de Tristan, décidément œuvre fatale.

106e C’EST REPARTI!

107e La caméra de la RAI capte Wieland Wagner dans les tribunes, qui agite un drapeau blanc.

En 1951, les petits-fils de Wagner, Wolfgang et Wieland, rouvrent un Bayreuth «dénazifié», avec la symbolique Neuvième Symphonie de Beethoven. Wieland dépoussière les mises en scène: finies les peaux de bêtes et le carton-pâte, place à la lumière et aux symboles. Moins talentueux, Wolfgang gèrera l’héritage. Aujourd’hui, la famille Wagner dirige toujours le festival.

109e En infériorité numérique, les Allemands parviennent à se montrer dangereux.

Commentaire de Patrice Chéreau, directeur des sports d’Arte: «J’avais du Bayern Wagner une image assez poussiéreuse, d’une équipe qui faisait du rugby plus que du football bien léché, en fait. Je suis agréablement surpris par ce match. Evidemment, il y a l’expulsion de Lohengrin, mais il fallait s’y attendre...»

Appelée à mettre en scène le Ring du centenaire en 1976, l’équipe française (Boulez, Chéreau, Peduzzi) suscite un scandale mémorable. Mais, pour sa dernière représentation en 1980, le spectacle est salué par une heure et demie d’applaudissements et 107 rappels.

114e Les deux équipes prennent moins de risques. On semble se diriger tout droit vers les tirs au but.

119e BUT POUR LE BAYERN WAGNER !!!!!

119e But de Siegfried pour le Bayern Wagner! Superbe action collective des Allemands, avec Wotan à la manœuvre: il se joue de la défense verdienne puis d’un rapide coup d’œil sert Siegfried, dont la tête ne laisse aucune chance à Falstaff! 3-4

120e Ça va être dur pour les Italiens de revenir à présent. Les Allemands font bloc.

120e+2 C’EST FINI!

120e+2 C’est fini à San Siro sur cette victoire méritée du Bayern Wagner FC sur les Italiens de l’Inter Verdi 4 buts à 3.

Comme le disait Gary Lineker: à la fin, ce sont les Allemands qui gagnent. Nul hasard si Wagner l’emporte durant les prolongations. L’œuvre de Verdi suscite une admiration universelle à la hauteur de l’émotion qu’elle procure, mais elle reste largement confinée à l’opéra, tandis que celle de Wagner dépasse ce cadre.

D’abord parce que ses idées et sa récupération par le nazisme n’en finissent pas de susciter des écrits et controverses. Mais aussi par qu’il a ouvert de larges réflexions sur la représentation théâtrale et ouvert la voie à la musique du XXe siècle. Enfin, en piochant à diverses sources, il a créé des mythes, à la descendance généreuse (Star Wars, Excalibur, Thorgal...). Sans Wagner, qui s’intéresserait à la mythologie nordique aujourd’hui?

120e Merci à toutes et à tous d'avoir suivi cette rencontre en notre compagnie. Rendez-vous demain soir pour le match des remplaçants entre l’amicale Francis Poulenc et l’équipe des remplaçants du Britten FC.

Les «anniversaires» de Francis Poulenc, mort en 1963, et Benjamin Britten, né en 1913, deux compositeurs majeurs du XXe siècle, passeront totalement inaperçus après ce match de géants. Dommage!

Jean-Marc Proust

On refait le match ?

• Intégrale (!) Verdi (75 CD) chez Decca (Carlos Kleiber, Karajan, Pavarotti, Mirella Freni, Placido Domingo…), 150 euros.

• La Walkyrie, Anja Kampe, Jonas Kaufmann, René Pape, Nina Stemme, Valery Gergiev, London Symphony Orchestra (4 CD, Mariinsky, distribution Harmonia Mundi, 38 euros).

Francis Poulenc, biographie de référence d’Hervé Lacombe (Fayard, 39 euros).

[1] Richard Wagner est né le 22 mai 1813 à Leipzig et Giuseppe Verdi le 10 octobre 1813 à Roncole. Retourner à l'article

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