La prise d'otages sur le site de Tiguentourine à In Amenas (Algérie) a pris fin, samedi 19 janvier, avec un ultime assaut lancé par l’armée algérienne, qui a abouti à la mort de sept otages et onze ravisseurs. Depuis quatre jours, des témoignages d’otages ont permis d’en savoir plus sur leur détention et le mode d’opération des terroristes, qui se revendiquent de la brigade d’un ancien dirigeant d’Aqmi, Belmokhtar.
Voici une sélection de ce qu'ont publié les médias français et étrangers.
- Un ingénieur algérien, libre: «Ils ne cherchaient que les expatriés. Ils les ont attachés.»
Témoignage recueilli par France Info, le 18 janvier:
«Tout d'un coup, les coups de feu, les explosions, on n'a rien compris. Ils nous ont plongés dans le noir. Ils ont coupé l'électricité. Ils ont cassé les portes des chambres, en criant “On cherche que les expatriés, les Algériens, vous pouvez partir”. Ils les ont attachés.»
- Un otage algérien, relâché jeudi du complexe gazier: «J'ai vu deux terroristes, bien armés, en tenue afghane, barbus...»
Témoignage recueilli par RFI, le 17 janvier:
«C’était le matin au réveil, on a commencé à entendre des rafales de balles à l'intérieur de la base de vie. Ça duré plus de deux heures et demi. Il y en avait deux devant la porte, bien armés, en tenues afghanes, barbus. L'un avait un accent qui n'était pas algérien. Et quand ils ont vu que l'armée algérienne prenait position (...), ils ont séparé les otages, les expat' d'une part, les Algériens dans le foyer. Maintenant, on est sans nouvelles de nos collègues expat'. C'est eux qui vont servir de bouclier.»
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- Alexandre Berceaux, otage français, libre après être resté caché sous son lit pendant 40 heures: «Je ne savais pas si c'était un exercice»
Témoignage recueilli par Europe1, le 18 janvier:
«Personne ne s'y attendait. Le site était protégé. Il y a des forces militaires sur place. L'alarme qui nous dit de rester au lieu où nous sommes était en route. Je ne savais pas si c'était un exercice ou si c'était vrai [...] Je ne savais pas combien de temps ça allait durer.»
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- Un anonyme: «Les terroristes étaient vêtus comme des militaires algériens»
Témoignage recueilli par Le Monde, le 18 janvier:
«La base de vie est directement collée à une petite caserne de gendarmes, qui n'ont pas pu repousser l'assaut. L'un des employés, un expatrié, a entendu les tirs et s'est dirigé vers des hommes en combinaisons militaires pour chercher refuge. Il s'agissait de terroristes qui étaient justement vêtus comme cela pour tromper les gens sur place.»
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- Jo Calmette, en plein raid touristique au moment de l’attaque, libre.
Témoignage recueilli par Midi Libre, le 17 janvier:
«Quand le groupe est descendu du bus, des Algériens m'ont dit que la "femme était française". Je lui ai demandé si elle n'avait besoin de rien. Elle m'a dit qu'elle se prénommait Murielle, qu'elle était médecin urgentiste sur la station de compression du complexe gazier de la Sonatrach. Quand les agresseurs ont pris le site, elle et son groupe ont été contraints de s'enfermer dans leurs bungalows. Quand la nuit est venue, avec des amis algériens, ils sont parvenus à cisailler le grillage qui entoure le site et à s'enfuir. Ils ont tout de suite été récupérés par l'armée.»
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- Yann Desjeux, un Français retenu en otage, dont Laurent Fabius a annoncé la mort lors de l'opération, vendredi 18 janvier.
Témoignage recueilli par Sud Ouest, le 17 janvier:
«Ça va, nous sommes bien traités. L’attaque s’est produite à 5h40 heure locale. Les ravisseurs demandent à la France d’intervenir auprès de l’Algérie pour que ses forces armées ne prennent pas le site d’assaut.»
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- Ruben Andrada, employé philippin du site.
Témoignage de son épouse recueilli par la radio philippine DZMM, relayé par l'AFP, samedi 19 janvier:
«Ils lui ont mis une bombe sur lui, comme un collier. Heureusement, la bombe installée dans le camion n'a pas fonctionné. Les bombes dans les autres véhicules ont été déclenchées et des gens sont morts»
- Abdelkader, un Algérien employé sur le site.
Témoignage recueilli par Reuters le 17 janvier:
«Les terroristes nous ont dit dès le début qu'ils ne feraient pas de mal aux musulmans et que seuls les chrétiens et les infidèles les intéressaient. Nous les tuerons, disaient-ils.»