Dans le prochain Die Hard, A Good Day to Die Hard, qui sortira en février 2013 en France, Bruce Willis, alias John McClane, se décrit comme le «007 de Plainfield, New Jersey». La référence au plus fameux des agents secrets britanniques n’a pas échappé à nos collègues de Slate.com, qui se sont demandés si le «Monsieur-tout-le-monde qui se retrouve au mauvais endroit au mauvais moment mais survit grâce à un cran incroyable» était vraiment la version américaine de James Bond.
Ce qui nous amène à nous poser la question: si un espion de fiction devait un jour rentrer dans le costume de James Bond, qui serait le mieux armé? Voici une sélection non-exhaustive des autres espions de cinéma et de leur degré de ressemblance avec le plus célèbre d’entre tous.
John Steed, la copie conforme - Coefficient de ressemblance: 85/100
Patrick Macnee dans la série Chapeau melon et bottes de cuir, Allocine
Style: 19/20. C’est de loin l’espion qui ressemble le plus à James Bond dans le style et la classe, et pour cause: né dans la noblesse anglaise, le héros de la série Chapeau melon et bottes de cuir a côtoyé ce dernier à Eton, la plus prestigieuse et célèbre boarding school du pays. Son célèbre chapeau melon et son costume trois pièces sont les marques de fabrique de cet œnophile sophistiqué amateur de champagne et de Bentley des années 1920.
Humour: 19/20. Là encore, il bénéficie de l’avantage d’être un Britannique, ce qui lui vaut un humour sarcastique et pince-sans-rire très proche de celui de 007. Jugez par vous-même: «J’ai profondément honte de frapper une femme. Mais vous n’avez pas de chance, vous passiez par là quand j’avais besoin de taper sur quelque chose.»
Travail: 15/20. Agent sagace et sans pitié, il est un redoutable épéiste. Mais ses prouesses techniques et physiques restent moins impressionnantes que celles réalisées par Bond lors dans les derniers films de la franchise, évolution des effets spéciaux et des budgets oblige.
Bande originale: 18/20. Comme toute bonne série qui se respecte, Chapeau melon et bottes de cuir a un générique reconnaissable dès les premières notes, et au style définitivement 60s, très proche de la fameuse musique de Bond.
Longévité: 14/20. Huit saisons et 187 épisodes à la télé, mais «seulement» 2 films sortis au cinéma, dont un piètre remake sorti en 1998.
Austin Powers, sex Bond - Coefficient de ressemblance: 52/100
Mike Myers et Heather Graham dans Austin Powers - l'espion qui m'a tirée, Allocine
Style: 14/20. Difficile de juger le style très 60’s d’Austin Powers à l’aune des codes vestimentaires d’aujourd’hui. Mais le fait qu’une part non négligeable des lecteurs de cet article se soit déjà déguisée comme lui lors d’une soirée à thème plaide en sa faveur.
Humour: 11/20. La spécialité d’Austin Powers? Les blagues vaseuses basées sur des jeux de mot ou des situations sexuels et le comique de répétition très (très) lourd. Un humour qui a ses nombreux fans et aussi ses détracteurs, mais qui n’est pas franchement proche de celui de James Bond.
Travail: 7/20. Austin Powers a tendance à se sortir des situations périlleuses grâce à un mélange de chance et de naïveté assez improbable. Son style de travail est assez éloigné de celui de 007, mais l’efficacité est au rendez-vous, surtout quand il a son mojo.
Bande originale: 13/20. Quoi de mieux que la chanson Soul Bossa Nova de Quincy Jones, sortie en 1962, pour accompagner les frasques d’Austin Powers, un agent bloqué à jamais dans le style des années 1960. En termes de style musical, on reste tout de même loin de James Bond ou de Mission Impossible.
Longévité: 7/20. Seulement trois films. Un quatrième se profile, mais il faudra attendre longtemps avant d’atteindre les 23 long métrages de James Bond.
Ethan Hunt, le vrai Bond américain? - Coefficient de ressemblance: 79/100
Tom Cruise dans Mission Impossible, Allocine
Style: 12/20. Si passer inaperçu et incognito n’est pas vraiment le point fort de James Bond, c’est au contraire la spécialité d’Ethan Hunt, le héros des films Mission Impossible joué par Tom Cruise. Pour ce faire, il affectionne tout particulièrement la veste en cuir noir passe-partout à la Bruce Springsteen, qu’il accompagne de lunettes Oakley lorsque les choses chauffent un peu.
Hubert Bonisseur de La Bath, le Bond français (ou presque) - Coefficient de ressemblance: 60/100
Jean Dujardin dans OSS 117: Rio ne répond plus
Style: 10/20. L’espion décrit par Michel Hazanavicius dans ses films (qui est une adaptation très libre du personnage des livres OSS 117) est paradoxal en termes de classe. Avec son physique avantageux, son sourire parfait et ses costumes toujours impeccables, son apparence est toujours très soignée et ferait presque envie à James Bond. Mais dès qu’il ouvre la bouche, son manque de tact et son ignorance lui enlèvent tout raffinement. Mieux vaut l’avoir en photo qu’à dîner.
Humour: 13/20. Ses blagues sont le plus souvent d’un goût très douteux et finissent généralement en bide, mais l’effet comique est assuré pour le spectateur. Il tente d’imiter l’humour de Bond, sans grand succès.
Travail: 7/20. A l’image d’Austin Powers, il se sort des situations périlleuses plus par chance que grâce à ses qualités de combat rapproché ou de précision avec les armes à feu.
Bande originale: 11/20. Pas de musique facilement reconnaissable ni de grand artiste pour la musique des deux derniers OSS 117. Mais une mention spéciale à Jean Dujardin chantant Bambino en arabe dans OSS 117: Le Caire, nid d'espions.
Longévité: 19/20. Fait peu connu des jeunes générations qui ont rigolé devant les films de Michel Hazanavicius, OSS a été le héros de nombreux films avant les deux adaptations comiques des années 2000. Le personnage a d’abord été créé pour des romans par Jean Bruce en 1949, soit quatre ans avant la sortie du premier James Bond de Ian Fleming, et le premier film est sorti en 1957, cinq ans avant le Dr. No de Terrence Young. Dans les années 1960, André Hunebelle réalise quatre long-métrages avec des acteurs américains dans le rôle phare (OSS 117 était à la base un agent américain) qui rencontrent de beaux succès au box office. 13 films au total, dont un téléfilm.
Jason Bourne, la machine à tuer - Coefficient de ressemblance: 61/100
Matt Damon dans La vengeance dans la peau, Allocine
Style: 10/20. Comme son compatriote John McClane, Jason Bourne ne fait pas dans la dentelle. L’apprentissage des bonnes manières et du comportement approprié dans la haute société ne font pas partie de l’entraînement qu’il a reçu dans les forces spéciales américaines.
Humour: 4/20. Cette ancienne machine à tuer de la CIA n’aime pas vraiment plaisanter. Ca tombe bien, sa vie n’est pas très drôle. Selon certains, Jeremy Renner apporte dans le dernier opus de la série une touche d’humour pince-sans-rire qui manquait à Matt Damon, qui a plutôt l’habitude d’être le sujet des blagues plutôt que leur auteur. «Je ne suis pas qu’un simple projet scientifique» lance-t-il à Rachel Weisz pour la séduire avec un sourcil plus haut que l’autre. Seul problème: Renner n’incarne pas Jason Bourne, mais un autre agent issu du même projet secret.
Travail: 19/20. Sans doute l’un des tueurs les plus efficaces de l’histoire d’Hollywood, Jason Bourne sait tout faire. Dans à peu près toutes les disciplines, vous seriez bien avisés de parier sur lui lors d’un duel avec 007.
Bande originale: 15/20. Jason Bourne n’a peut-être pas la classe et l’humour britannique de James Bond, mais il compte une star internationale à son générique en la personne de Moby, dont le titre Extreme Ways clôt les quatre films de la saga. Dommage que la chanson ne soit pas vraiment du genre qui vous rentre dans la tête.
Longévité: 13/20. La franchise des films de Jason Bourne en est à son quatrième volet, et le succès au box-office n’a cessé de grandir depuis le premier film. Universal Pictures a déjà annoncé qu’il y aura au moins un cinquième film dans la série, et on peut parier que ça ne sera pas le dernier.
Grégoire Fleurot
Article modifié le 27 octobre: Jean Dujardin chante Bambino en arabe dans OSS 117: Le Caire, nid d'espions, et non dans Rio ne répond plus.