Le village de Mougins, sur les hauteurs de Cannes (Alpes-Maritimes), a créé en 2005 un Festival international de gastronomie, Les Etoiles de Mougins, trois jours de «street food» sur les pentes de la cité chère à Pablo Picasso, dont la maison à Notre-Dame-de-Vie ne se visite pas, hélas.
Sous l’impulsion du maire, Richard Galy, quinqua fanatique de bonne chère, expert en soupe au pistou, ce festival annuel a rassemblé en septembre de cette année 120 chefs de 20 pays qui ont mitonné leurs spécialités présentées, offertes à 34.000 visiteurs de la région désireux de croquer le pan bagnat au homard de Denis Fétisson, chef de la Place à Mougins, le rouget à l’antiboise, la daurade au sel, le nougat aux amandes... De la cuisine de professionnels pour le peuple azuréen.
Dans l’esprit du maire et du conseil municipal mouginois, il s’agit de perpétuer le souvenir de Roger Vergé, chef trois étoiles du mythique Moulin de Mougins, la plus célèbre grande table de la Riviera avant Alain Ducasse à Monaco et Louis Outhier à l’Oasis de La Napoule Mandelieu.
Ancien commis à la Tour d’Argent en 1955, Roger Vergé a inventé dans les années 1970-80 la cuisine du soleil, inspirée par les produits locaux: les légumes des maraîchers, l’agneau de Sisteron, le pistou, les poissons de petit bateau et le homard au Sauternes, géniale composition.
La superbe créativité de Roger Vergé, son répertoire classique et moderne à la fois ont marqué l’histoire personnelle et culinaire de tous les chefs de la Côte d’Azur. Roger Vergé, au physique de major anglais, élégance et distinction, a fait du Moulin de Mougins un restaurant de légende que le Michelin a rétrogradé, à la fin des années 1990, à une seule étoile, ce qui a beaucoup affecté le maestro, créateur de la salade Mikado.
Au début des années 2000, Roger et Denise Vergé son épouse ont cédé le Moulin à Alain Llorca, puis à Sébastien Chambru, Meilleur Ouvrier de France, qui entend faire vivre le Moulin du XXIe siècle. Un défi.
La concurrence a été rude à Mougins: dans le sillage de Roger Vergé, seize restaurants avaient vu le jour en haut du village dont l’Amandier où Alain Ducasse décrocha sa première étoile en 1975 est aujourd’hui l’une des meilleures tables du village. Et en 2012, il n’y a pas moins de 40 restaurants, bistrots et tables saisonnières. A Mougins, la gourmandise est reine.
En septembre 2012, Frédéric Anton, chef trois étoiles au Pré Catelan, médiatisé par TF1, a été le maestro invité d’honneur des Rencontres: il a pu mesurer l’impact de Master Chef sur le public. Côté chiffres d’affaires, le Pré Catelan a progressé de 1,2 million d’euros!
Les bonnes tables de Mougins
Le Mas Candille
Le seul Relais & Châteaux au cœur du village, une bastide ancienne et une dépendance moderne, un spa japonais et les spécialités marines du chef étoilé Serge Gouloumès, ex-second de Roger Vergé. Une étape de charme et de convivialité.
- Boulevard Clément Rebuffel. Tél: 04 92 28 43 43. Chambres (39) à partir de 295 euros. Menu au déjeuner à 54 euros. Carte de 90 à 110 euros.
Le Moulin de Mougins
L’ex-restaurant trois étoiles de Roger Vergé revit grâce à un chef brillant, M.O.F., étoilé en 2010, et à sa partition moderne, exotique et variée.
- Notre-Dame-de-Vie par la D3. Tél.: 04 93 75 78 24. Chambres (9) à partir de 150 euros, beau jardin, œuvres d’art. Menus à 39, 49, 90 et 110 euros. Fermé lundi et mardi.
L’Amandier
Très bien situé au centre du village historique, un restaurant créé par le maître Vergé, dirigé aujourd’hui par le chef breton Didier Chouteau influencé par les produits et recettes sudistes.
- 48 avenue Jean-Charles Mallet. Tél.: 04 93 90 00 91. Déjeuner à 26 euros, menus à 29 et 50 euros. Bon rapport prix-plaisir. Fermé mercredi.
La Place de Mougins
Le restaurant en vogue, dynamisé par Denis Fétisson, ancien chef de Yannick Alleno à Courchevel au Cheval Blanc. Un style provençal, des mets aboutis et une terrasse sur la rue principale. Devrait être étoilé en 2013.
- Place du Commandant Lamy. Tél.: 04 93 90 15 78. Menus au déjeuner à 25, 30 ou 35 euros. Fermé dimanche soir.
Nicolas de Rabaudy