La cigarette n’a sans doute plus beaucoup d’avenir comme addiction de masse, du moins dans les pays où elle est déjà bannie des lieux publics et regardée de travers dans les espaces privés.
D’aucuns envisagent d’ailleurs sa disparition totale d’ici à 2050, même si c’est typiquement le genre de prédiction qu’il convient de prendre avec des pincettes –un peu comme celles des futurologues des années 1920 qui nous imaginaient tous en voiture volante à l’orée du troisième millénaire.
Comme une vieille Gitane sans filtre, cette perspective hygiéniste laisse pourtant un goût un peu amer à la bouche. La clope, la cause est entendue, c’est crade, ça pue et c’est mauvais pour la santé.
Mais l’idée qu’il soit légitime d’éradiquer une mauvaise habitude au seul prétexte qu’elle serait, justement, une mauvaise habitude met le libéral mal à l’aise (y compris le libéral non-fumeur).
La possibilité, pour les amateurs d’air pur, d’échapper à ces petites centrales à monoxyde de carbone qui s’achètent par paquets de vingt est indiscutablement une avancée de nos sociétés; la prohibition serait un sacré recul.
(La discussion se poursuit sur vos tablettes!)