Facebook fait bloc. Alors que de nombreux utilisateurs et sites d’information français, dont Slate.fr, ont rapporté ce lundi 24 septembre dans l’après-midi que le réseau social avait rendu public des messages privés, Facebook vient de communiquer vers 20 heures (heure française) pour la première fois sur cet incident à travers un email adressé au site spécialisé américain Techcrunch:
«Un nombre réduit d’utilisateurs ont fait entendre leur inquiétude après que ce qu’ils pensaient être des messages privés soient apparus sur leur Timeline. Nos ingénieurs ont enquêté sur ces informations et sont arrivés à la conclusion que les messages étaient des messages postés sur le mur qui avaient toujours été visibles sur les pages profil des utilisateurs. Facebook est convaincu qu’il n’y a pas eu d’atteinte à la vie privée des utilisateurs.»
La réponse du site de Mark Zuckerberg est on ne peut plus claire: les utilisateurs ont été victimes d’un effet de panique communicatif qui s’est propagé à grande vitesse sur Internet, d’abord sur Twitter, puis sur les sites d’information et enfin Facebook lui-même.
Panique?
Cette explication va dans le sens des réserves que certains internautes avaient déjà émis via Twitter: pourquoi le problème n’a été dans un premier temps rapporté qu’en France? D’autant plus qu’avant 2009 (période qui est censée être touchée par le problème), les internautes avaient une utilisation sans doute moins précautionneuse du réseau social, qui comptait moins d’utilisateurs qu’aujourd’hui, et donnaient beaucoup plus d’informations sur leur mur et celui des autres.
Mais la réponse de Facebook ne calme pas le débat, loin de là. Sur Twitter, certains confirment que des messages dont ils sont certains qu’ils étaient privés ont été rendus publics.
Le débat entre ceux qui sont persuadés que leur vie privée a été violée et ceux qui adhèrent à la version de Facebook risque de durer encore au moins quelques heures, voire quelques jours, et ce pour une raison simple: il est pour le moment très difficile pour les utilisateurs de prouver que des messages privés ont bien été publiés. Si les messages soupçonnés d’avoir fait les frais du problème se retrouvent sur le mur des internautes, ils disparaissent du même coup de la rubrique des messages privés: ils deviennent publics.
Confiance et... crédibilité
Les captures d’écran sont donc inutiles: Facebook pourra toujours rétorquer qu’il s’agit de messages que vous pensiez privés mais qui ont en fait toujours été publics.
Autre difficulté: le bug ne toucherait pas tous les utilisateurs français. Le fait que des internautes affirment ne pas avoir été atteints ne prouve donc pas l’absence du problème chez tous les utilisateurs.
Le seul moyen de se faire un avis pour le moment est de vérifier son propre compte. Si vous ne constatez pas le problème chez vous, vous devez vous en remettre aux autres utilisateurs qui rapportent le problème et à la crédibilité que vous leur accordez.
Grégoire Fleurot