Jeudi dernier, aux alentours de 14h20, mon vélo a été volé dans Brooklyn, à New York. Peu après 18h45, le soir-même, je l'ai retrouvé –à 8km de là, de l'autre côté de l'East River, près d'Union Square à Manhattan. Comme un miracle.
En réalité, c'est le fruit d'un travail d'équipe. J'ai été aidé par plusieurs douzaines d'inconnus; par le chroniqueur politique de Slate, Dave Weigel et par la critique de cinéma Dana Stevens; par Sasha Frere-Jones et Alex Ross, critiques musicaux du New Yorker; par trois policiers en civil de la ville de New York; et, surtout, par le journaliste et musicien Nick Sylvester. Tous ces gens – et Twitter – ont retrouvé mon vélo.
Voilà comment c'est arrivé. J'avais passé la matinée penché sur mon ordinateur portable dans un café de Brooklyn, près de Carroll Gardens, à travailler sur un article et à fuir les records de chaleur. A midi, j'ai décidé de changer d'endroit: mon téléphone n'avait plus de batterie, et je devais le recharger. J'ai donc pris mon vélo pour me rendre, à quelques encablures de là, dans un petit café pourvu de prises électriques. Je me suis assis au comptoir, près de la fenêtre, directement en face de mon vélo que j'avais enchaîné à un parcmètre sur le trottoir.
New York, capitale américaine du vol de vélo
Sauf que je n'avais enchaîné rien du tout. J'ai peut-être déliré à cause de la chaleur, j'ai peut-être simplement fait preuve de négligence, mais le fait est que j'avais simplement posé mon vélo contre le parcmètre, sans antivol. J'ai commandé un café frappé et je me suis installé pour travailler.
Je me souviens
d'avoir jeté quelques coups d’œil à l'extérieur et d'y avoir vu mon vélo. J'ai
écris une ou deux phrases, j'ai un peu surfé sur Internet, envoyé un tweet. La pendule a fait tic-tac. Quelque part, un ange a
pleuré. Et, juste après 14h20, j'ai levé les yeux. Mon vélo avait disparu.
Tu m'étonnes qu'il avait disparu. Le vol de bicyclettes est une épidémie
nationale. Chaque année, plus d'un million de vélos sont volés aux États-Unis.
En 2010, c'est-à-dire
selon les chiffres les plus récents du FBI, les
vélos volés représentaient 3,3% des vols simples aux États-Unis. Mais ces
chiffres ne disent pas tous, vu que la majorité des vols de vélos ne sont pas
signalés aux autorités. New York fait figure de capitale nationale du vol de
vélo –l'antivol phare de la marque Kryptonite porte d'ailleurs le
nom de la ville – et à New York, comme ailleurs,
quand l'économie se resserre, les vols de vélos se multiplient.
A New York, il faut dire aussi que les voleurs de vélos sont parfaitement new-yorkais: ingénieux, intrépides et sans pitié. En gros, ils ont la confiance. Il y a une douzaine d'années de cela, j'avais enroulé l'antivol de mon vélo autour d'un panneau de signalisation sur l'Avenue B, dans East Village, et je l'avais laissé pour la nuit. Le lendemain matin, il n'était plus là.
Un homme qui travaillait dans une épicerie non loin de là m'a dit qu'il avait vu deux types se garer en pick-up devant le panneau, le dévisser et soulever mon vélo, avec sa roue avant toujours accrochée au poteau, à environ 4 mètres du sol. Ensuite, ils avaient mis le vélo à l'arrière de leur camionnette et avaient filé.
Le Chief, mon vélo, le seul, l'unique
Ce n'est pas une bicyclette enchaînée à un poteau qui va faire peur à la détermination d'un voleur de New York. Alors un vélo garé sans antivol – même devant un café chichiteux d'une rue commerçante bon chic bon genre et en plein cœur du très «arcardien» nouveau Brooklyn – même là, c'est ridicule de laisser votre vélo sans cadenas. C'est une provocation.
D'un coup, j'étais sans vélo. Et, pour couronner le tout, c'était mon anniversaire. Quand on vous vole votre vélo, vous vous sentez déjà merdique, mais quand c'est votre anniversaire vous vous sentez doublement merdique – triplement merdique quand la température dépasse 35°C et que votre anniversaire en question est le 43ème.
Au départ, vous pourriez dire que mon vélo avait tout d'un achat de crise de la quarantaine. Il s'agit du Chief, un cruiser à trois vitesses fabriqué par Felt, une marque californienne. Le Chief n'est pas trop cher, comme le sont souvent les vélos, mais il en impose. Il a un élégant cadre brun métallisé, une allure rétro, un «réservoir» à l'ancienne et une très jolie selle en cuir marron avec des poignées assorties.
Les pièces de résistance* sont ses pneus: des énormes Thick Brick blancs, bien plus épais que la moyenne des pneus ballon et bien plus voyants. En gros, c'est une monture un peu kitsch et tape-à-l’œil – un ami l'appelle «le PT Cruiser des vélos». Il lui manque un aquarium et deux ou trois écrans plats, et ce serait le genre de vélos que West Coast Customs pourrait tuner s'ils s'intéressaient aux deux-roues.
Ça m'était égal, j'adorais le Chief. J'adorais son look, j'adorais sa tenue de route. (Avec ses Thick Brick, vous roulez dans les nids-de-poule comme dans du velours). Persuadé qu'il était inutile d'aller déclarer le vol à la police, j'ai tout de même appelé le commissariat du quartier pour demander s'ils connaissaient, dans le coin, des boutiques de vélos d'occasion pas très nettes. Si un margoulin avait voulu refourguer un vélo volé dans le sud de Brooklyn, où serait-il allé? La fliquette que j'ai eu au bout du fil n'en avait pas la moindre idée: il y a un prêteur sur gages sur Atlantic Avenue, m'a-t-elle dit, essayez peut-être là-bas. Elle m'a ensuite souhaité bonne chance et a raccroché.
Crowdsourcer la traque du Chief
C'était visiblement foutu. Ma bicyclette n'était plus là. Mais, attendez une seconde – comment s'y prendre pour cacher un vélo comme le Chief? Je l'avais depuis cinq ans, et je n'en avais jamais vu d'autre dans New York, nulle part. Et je passe beaucoup de temps à reluquer des bicyclettes. Le temps pressait pour récupérer le Chief: un criminel perspicace allait le repeindre à la bombe, ou le dépiauter jusqu'au trognon pour le revendre en pièces détachées. Mais si le vélo était toujours dans la rue, il ne pouvait pas aller bien loin. Et ces pneus sont faciles à repérer.
J'ai donc ressorti mon ordinateur. J'ai lu quelques articles sur des victimes utilisant Internet pour retrouver leurs objets volés. Il y avait un homme qui s'était servi d'un logiciel de tracking pour retrouver son ordinateur portable avant de le récupérer grâce à une petite équipe recrutée sur Twitter qui était allé tendre une embuscade à l'auteur du larcin dans un bar Manhattan.
A Seattle, la police s'était servi de Twitter pour retrouver la trace de voitures volées. On voyait de plus en plus de victimes de vols de vélos – y compris Lance Armstrong – se tourner vers les médias sociaux pour les retrouver. (Ce qui marche dans les deux sens: en mai, la police de Los Angeles a arrêté trois hommes qui ciblaient les propriétaires de vélos haut de gamme grâce à Craigslist et Facebook).
J'ai trouvé une photo du Chief sur le site de Felt et j'ai glissé le lien dans une fenêtre Twitter. J'ai voulu tenter ma chance et crowdsourcer numériquement la traque de mon vélo.
Pls retweet: Only 1 bike like mine in Brooklyn. If you spot it, pls yell stop thief & tweet me. #crowdsourcesleuthing bit.ly/LIxE8T
— Jody Rosen (@jodyrosen) Juin 21, 2012
«Il n'y a qu'un seul vélo comme le mien dans tout Brooklyn. Si vous le voyez, criez pour arrêter le voleur et tweetez-moi #détectivesencrowdsourcing»
J'ai environ 3.100 followers sur Twitter. Un chiffre honorable, mais je n'étais pas persuadé que ce fût suffisant. Si je voulais piéger le voleur de vélo, je devais tendre un filet virtuel bien plus conséquent.
Je devais intégrer quelques institutions locales à mon initiative. Des lieux comme Book Court, le repaire des lettrés de Brooklyn, à quelques pâtés de maison de la scène du crime. Book Court approche les 10.000 followers sur Twitter et nombre d'entre eux, je suppose, traversent New York à vélo dans l'espoir de remettre leurs manuscrits à un agent littéraire qui passerait par là, un peu comme les petits livreurs de journaux dans l'ancien temps.
Il me le fallait, ce bataillon du bitume. Mieux encore: Brian Lehrer, le présentateur d'une émission d'actualités matinales, diffusée en semaine sur les ondes de WNYC, la chaîne locale de NPR. Lehrer allait-il retweeter ma supplique et déployer ses 13.000 soldats d'élite, armés de sacs en toile?
If I get @BookCourt @BrianLehrer @S_C_ & @MikeBloomberg roped into this #crowdsourcesleuthing effort we'll nab the bike thief & make history
— Jody Rosen (@jodyrosen) Juin 21, 2012
Si j'arrive à enrôler @BookCourt @BrianLehrer @S_C_ & @MikeBloomberg dans les #détectivesencrowdsourcing, on chopera le voleur et on rentrera dans l'histoire
Ni Book Court ni Brian Lehrer n'ont répondu à l'appel (Jay-Z et Michael Bloomberg non plus). Mais l'information s'est propagée grâce à des amis et des collègues, riches pour certains d'un important régiment de followers. Les journalistes de Slate, Dana Stevens (9.600 followers) et Dave Weigel (64.000) l'ont retweetée. Tout comme Slate, notre vaisseau amiral (plus de 370.000).
L'état-major de la musique au New Yorker, Sasha Frere-Jones et Alex Ross, ont fait passer le mot à l'ensemble de leurs 46.000 followers. La star du rock indépendant Neko Case fait partie des abonnés au compte Twitter de Frere-Jones, elle a retweeté mes doléances à ses 59.000 followers.
Je n'en croyais pas mes yeux, comme on dit communément. J'ai reçu des marques de soutien, certains m'ont envoyé leur condoléances, d'autres des conseils. Un ami a fait sonner la cavalerie de son bureau, en plein cœur de Manhattan. Le message a été relayé de Los Angeles et de Grande-Bretagne. Une jeune femme, @dizzydance, m'a conseillé d'aller acheter un autre vélo dans une boutique de Huntington Beach, en Californie.
Ça gazouillait de partout. Il y avait des blagues et des fausses alertes. («Je viens juste de voir passer un vélo de hispter!» a tweeté @joshgreenman, en se payant ma tête). Il y avait quelques cyniques et des sadiques. Avec mon Chief volé, j'étais loin d'être un trending topic, mais c'était agréable d'imaginer, qu'en à peine quelques heures, j'étais passé de la pauvre victime sans défense au maréchal des logis battant le rappel d'une armée de détectives virtuels. «Ce voleur ne sait pas quel pétrin il/elle s'est mis(e)», a tweeté @choosingraw.
Le tweet crucial
Dans ce branle-bas de combat, Frere-Jones a été l'élément crucial. Son retweet est arrivé jusqu'à Nick Sylvester, un journaliste, musicien et co-fondateur de la maison de disques God Mode. (D'où son compte Twitter, @GODMODEINTERNET). Sylvester était à son bureau, juste à l'est d'Union Square, à Manhattan. Il m'a décrit son après-midi dans un mail:
«J'avais une grosse envie d'aller faire du sport, mais je n'avais aucun short de propre à disposition. Il était environ 16h... Je me suis rendu à pied à Paragon Sports, sur Broadway, pour m'acheter un truc basique. Sur le chemin, j'ai croisé un vélo avec d'énormes roues blanches. Il avait un air rigolo, ce vélo. Je ne suis pas cycliste, mais je me souviens d'avoir accroché à la formule «Thick Brick» qui était marquée sur les pneus.
J'ai choisi mon short, je suis allé à la salle de sport, j'ai fait mes exercices habituels, etc. Vers 17h30, je suis retourné à mon ordinateur. (J'ai enlevé Twitter de mon téléphone, ça me stresse trop). C'est là que j'ai vu le retweet de Sasha sur le vélo qu'on t'avait volé. C'est le «il n'y a qu'un seul vélo comme le mien dans tout Brooklyn» qui m'a fait cliquer sur le lien vers la photo. Et c'est là que j'ai vu les roues Thick Brick, les mêmes que tout à l'heure.»
Vers 17h42, Sylvester m'a envoyé un tweet: «@jodyrosen j'ai vu un vélo avec ces pneus juste à coté d'union square y a environ deux heures. je me rappelle très bien de ces roues». Quelques minutes plus tard, Sylvester a tweeté qu'il était sorti pour refaire le chemin à l'envers et essayer de localiser le vélo.
Pendant ce temps là, à Brooklyn, j'avais été rejoint par ma copine et n'arrêtais pas de me plaindre sur mon Chief perdu. Ce soir-là, le programme consistait à aller chercher mon fils de 7 ans chez la baby-sitter avant de retrouver mon père et mon demi-frère, qui étaient venus nous voir de Manhattan. Tous les cinq, nous avions prévu d'aller dans un restaurant du quartier pour fêter mon anniversaire.
A 17h56, mon téléphone a sonné. Je n'ai pas reconnu le numéro et j'ai donc laissé mon répondeur prendre l'appel. J'ai jeté un œil à Twitter, sur mon Blackberry. J'avais reçu un nouveau tweet de Sasha Frere-Jones.
@jodyrosen — @GODMODEINTERNET found yr bike. He's texting you now.
— Sasha Frere-Jones (@sfj) Juin 21, 2012
@jodyrosen - @GODMODEINTERNET a trouvé ton vélo. Il t'envoie un texto.
Juste après, j'ai reçu ce SMS: «jody, c'est nick sylvester, je crois que j'ai trouvé ton vélo. entre irving et la 16ème». J'ai dû cligner des yeux plusieurs fois, je pense. Je n'avais croisé Sylvester qu'une seule fois, brièvement. (Frere-Jones lui avait donné mon numéro de portable). Je savais que Sylvester avait été impliqué dans un petit scandale journalistique, quelques années auparavant. On avait prouvé qu'il avait inventé certains détails dans un article qu'il avait écrit pour le Village Voice.
Plus tard, il avait été engagé comme auteur pour le Colbert Report, où il était responsable des «canulars sur Internet». «Il faut savoir, m'a écrit plus tard Sylvester dans un mail, que les journalistes se demandent toujours si je ne suis pas en train de les faire tourner en bourrique, c'est mon destin».
J'ai appelé Sylvester. Il m'a dit qu'il était juste à côté d'un vélo, attaché sur l'East 16thStreet, juste à l'ouest d'Irving Place. Il ressemblait parfaitement à la photo que j'avais tweetée, m'a dit Sylvester. Je lui demandé de s'approcher pour voir un signe distinctif: le haut du câble de freins, sur la poignée droite, était-il dénudé? «Oui», m'a répondu Sylvester.
La police sur les lieux
Sylvester a appelé les flics, moi aussi. Avec ma copine, on est allé récupérer mon fils, retrouver mon père et mon demi-frère, on s'est entassés dans leur voiture et on a filé vers Manhattan. Sur le chemin, j'ai reçu un texto de Sylvester m'informant que les policiers avaient transmis l'affaire à leurs collègues en civil, qui surveillaient le vélo pour voir si le voleur revenait le récupérer. Sylvester m'a donné le numéro de portable d'un des flics en civil, «John» et m'a dit de l'appeler quand j'arrivais sur les lieux.
A 18h42, nous nous sommes garés à l'angle de l'East 16th Street et d'Union Square East. J'ai pianoté sur mon téléphone le numéro que Sylvester m'avait donné. Un homme avec un accent étranger m'a répondu. «Venez à Brother Jimmys, le bar en bas de la rue. Nous sommes attablés en terrasse».
J'ai trouvé deux hommes, la trentaine probablement, en bermudas et T-shirts. Il se sont présentés: des officiers de la NYPD, rattachés au commissariat n°13. (Un troisième flic en civil déambulait au coin de la rue). On aurait vraiment pu croire qu'ils n'étaient pas policiers – deux types prenant un verre, un jeudi après-midi après le boulot. (Même s'ils buvaient de l'eau).
«C'est votre vélo?» m'a demandé un des flics, pointant du doigt vers l'autre côté de la rue. Ce n'était donc pas un canular: là-bas, enchaîné à un portique à vélos devant un grand immeuble en pierre de taille, se trouvait le Chief. A l'évidence, le voleur s'était emparé de mon vélo, avait donné un bon coup de pédale vers le pont de Brooklyn, l'avait garé, puis avait disparu pour retourner à ses petites affaires.
Le triomphe des #détectivesencrowdsourcing!
Nous avons traversé la rue et rejoint le Chief. J'avais fermement enroulé ma chaîne autour de la tige de ma selle, mais le voleur avait réussi à la remonter un peu et à dérouler la chaîne pour gagner un peu de jeu. Il avait attaché la chaîne au portique à vélos et cadenassé le tout avec un antivol à combinaison de pacotille.
Le policier m'a demandé de déverrouiller le gros antivol – le mien – pour prouver que j'étais le propriétaire du vélo. J'ai sorti mes clés et j'ai ouvert le cadenas. L'un des flics a cassé l'antivol du voleur à mains nues. «Et voilà», a-t-il dit, «c'est à vous». Il était environ 18h50, ça faisait environ quatre heures et demie que j'avais réalisé qu'on m'avait piqué mon vélo.
Je pouvais y aller. La police m'a dit qu'elle restait un peu sur les lieux, si jamais le voleur se matérialisait. «Vous pensez qu'il est où?», ai-je demandé. «Probablement là-dedans», m'a dit l'un des flics en montrant l'entrée de l'immeuble qui nous faisait face. C'était le Département des Services Sociaux, qui abritait l'agence pour l'emploi, le centre des logements sociaux et le bureau des bons alimentaires de la ville de New York. Les temps sont durs.
J'ai pris mon vélo et j'ai marché avec ma famille pour trouver un restaurant dans le quartier. J'ai laissé le Chief à l'extérieur – avec son antivol bien verrouillé, cette fois-ci. J'ai commandé un steak et j'ai envoyé un tweet : «triomphe des #détectivesencrowdsourcing! Vélo volé à Brooklyn, retrouvé près d'Union Square». Plus tard, j'ai eu un bref échange par SMS avec l'un des policiers en civil. Le voleur ne s'était jamais montré.
Il y a une morale à cette histoire, sans doute, mais laquelle? Est-ce la saga du Chief comme parabole techno-utopique des médias sociaux –sur les merveilles des yeux numériques qui voient toujours tout, sur le Dieu omniscient des Internets? Est-ce un argument en faveur des vélos de plage tunés et de leurs énormes pneus blancs? La preuve du pouvoir extraordinaire du carnet d'adresses de Sasha Frere-Jones? Ce pourrait être une leçon sur les caprices du destin. Si Nick Sylvester était allé faire sa lessive, mercredi soir, mes Thick Brick ne seraient-ils pas aujourd'hui en vente, dans un quelconque terrain vague du Bronx?
Un jour, quand je serai plus sage – disons, après mon 44e anniversaire – les réponses seront peut-être évidentes. En attendant: fermez bien les antivols de vos vélos. Et pour l'amour du ciel, suivez @GODMODEINTERNET.
*en français dans le texte
Jody Rosen
Traduit par Peggy Sastre