Culture

Cannes 2012, un Festival bien rangé

Temps de lecture : 2 min

Le 65e Festival, qui se tiendra du 16 au 27 mai, est très cohérent: il accueillera les grands noms en sélection officielle; les diversités dans les origines et les formes iront dans les sélections parallèles.

Moonrise Kingdom de Wes Anderson ouvrira le festival. Focus feature
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OK, on attendait Terrence Malick et Olivier Assayas... chaque année la sélection cannoise réserve ce genre de surprise. Annoncée ce 19 avril, celle de 2012 se distingue surtout par une organisation plus claire du contenu des sections qui composent le programme officiel.

Pour autant qu'on puisse en juger avant d'avoir vu les films, et alors que le délégué général Thierry Fremaux a averti que conformément à son habitude il procèderait à quelques «fignolages» dans les semaines qui viennent, l'offre pour le 65e Festival, qui se tiendra du 16 au 27 mai, s'organise comme suit:

En compétition, les grands noms reconnus

Cronenberg, Haneke, Kiarostami, Loach, Reygadas, Salles, et les trois Français déjà bien repérés, le vétéran Alain Resnais, Leos Carax et Jacques Audiard —auxquels s'ajoute l'hommage posthume à Claude Miller. Mungiu a déjà eu une Palme d'or, Nasrallah est depuis longtemps le meilleur cinéaste égyptien en activité, les deux Coréens prénommés Sang-Soo, Im et Ong, sont des grandes figures de la cinéphilie internationale. Tout cela étant d'une manière générale très légitime.

Mais il est curieux que, nationalité la plus représentée, les Etats-Unis soient aussi le seul pays originaire d'auteurs encore en phase de reconnaissance: à côté de Wes Anderson, autre valeur sûre, Lee Daniels (découvert avec Precious), Andrew Dominik (révélé par L'Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford), John Hillcoat (déjà auteur de La Route) et Jeff Nichols (Take Shelters) apparaissent comme les propositions les plus novatrices en terme de noms. Avec l'outsider (et très grand artiste) ukrainien Serguei Loznitsa.

Cette compétition est aussi massivement dominée par les Européens et les Nord-Américains (17 titres sur 22) ce qui n'était pas le cas les années précédentes.

Les autres sélections pour le brassage

Un certain regard vient contrebalancer cet effet, du moins sur le plan géographique: avec l'Indien Ahluwala, le Colombien Arango, le Marocain Ayouch, le Mexicain Franco, le Kazakh Omirbaiev, le Sénégalais Touré, l'Argentin Trapero et le Chinois Lou Ye assurent une diversité d'origine bienvenue.

Le hors compétition prend en charge les formes «marginales», on y retrouve aussi bien le documentaire (Depardon et Nougaret, Ken et Sarah Burns, Sébastien Lifschitz, Nelson Pereira dos Santos) que le dessin animé hollywoodien (Madagascar 3) ou «l'expérimental» associé au nom d'Apichatpong Weerasethakul. Et les films d'horreur à minuit.

La seule question que soulève réellement cette sélection concerne les vertus et inconvénients de l'organisation d'une programmation qui a l'avantage d'être plus lisible que les précédentes, et l'inconvénient symétrique d'installer les différents «types» de films dans des cases, de minimiser l'effet «brassage», qui est une vertu majeure d'une manifestation comme Cannes.

Il reste à voir si cette organisation apparente, «sur le papier», se confirmera en voyant les films, et bien sûr si les autres sections (la Quinzaine des réalisateurs, La Semaine de la critique, l'ACID) viendront ou pas brouiller ce bel agencement.

Jean-Michel Frodon

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