Santé

«La médecine est un art»

Temps de lecture : 2 min

«Hôpital: le corporatisme des 25» en commentaires

L'article d'Eric Le Boucher «Hôpital: le corporatisme des 25», qui défend la réforme Bachelot, et la présente comme nécessaire pour l'encadrement économique d'une activité médicale productive, vous a vivement fait réagir. Eric Le Boucher voit dans cette réforme la fin du pouvoir des «chefs de service et autres grands pontes», et comme une réorganisation qui rendrait l'hôpital plus efficace sans perdre sa logique médicale.

Jen Sairien lui répond que la logique économique prendra nécessairement le pas sur la logique médicale, et que l'on fera par exemple «revenir deux jours de suite un patient en hospitalisation de jour plutôt que de lui faire passer la nuit à l'hôpital, facturer deux hospitalisations étant plus rentable pour l'hôpital qu'une seule sur deux jours».

«La médecine est un art»

C'est marfel, qui dit travailler dans le milieu médical depuis plus de 20 ans, qui écrit ces mots. Pour lui, une médecine «de meilleure qualité» et «de moindre coût» ne passe pas par l'uniformisation des soins.

Dans son article, Eric Le Boucher revient sur les protocoles «c'est-à-dire de l'encadrement des actes médicaux eux-mêmes: telle maladie doit faire l'objet de tel traitement, tel médicament et cela coûte tant, remboursé tant». Jen Sairien soulève un problème dans ce raisonnement: «Le hic, dans le binôme malade/maladie (ex cancer), c'est qu'il est impossible de définir un traitement «standardisé» et c'est pour ça que le protocole des soins est individualisé, en conséquences de quoi le traitement est individualisé, le coût est individualisé, et remboursé en fonction de...»

Iconoclaste07, en accord avec ce jugement, estime que «donner aux technocrates le pouvoir à l'hôpital» échouera parce que «les pathologies sur un patient peuvent évoluer, se transformer et donc sortir du cadre initial, de la norme, du protocole.»

De mauvais chefs

Pour marfel, la réforme Bachelot est problématique en ce qu'elle mise sur le directeur d'hôpital comme chef, alors que «les directeurs d'hôpitaux n'ont aucune compétence ni aucune crédibilité pour assumer un tel rôle» parce qu'ils ne «connaissent que le fonctionnement administratif et financier» de l'hôpital.

«Pourquoi un hopital devrait-il être dirigé par un médecin?» rétorque JBoss, «Vous croyez qu'une raffinerie est dirigée par un chimiste ou une papeterie dirigée par un papetier ? ». Mais d'après marfel, la différence est énorme: dans un hôpital, «on répare des patients», pas des tuyaux, et ces patients «ont besoin d'être défendus». La solution d'après lui serait d'avoir un médecin formé à l'administration comme directeur de l'hôpital, pour parvenir à préserver les intérêts des patients «dans le cadre d'une amélioration de la gestion de la structure».

Sauvez les pontes!

Iconoclaste07 court avec humour défendre les «grands pontes» hospitaliers fustigés par Eric Le Boucher, s'exclamant: «Les vaccins sont faits à partir d'œufs et conçus à partir de travaux médicaux, 2 bonnes raisons de respecter les pontes!».

(Photo: Les «grands patrons» manifestent contre la réforme des hôpitaux Benoit Tessier / Reuters)

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