France

DIRECT / Premières leçons de la primaire: Hollande, Royal et Montebourg

Temps de lecture : 3 min

Succès de participation et succès pour Montebourg. Hollande vire en tête mais la mesure de son avance sur Martine Aubry est encore incertaine.

Arnaud Montebourg vote à Montret, le 9 octobre 2011. REUTERS/Robert Pratta
Arnaud Montebourg vote à Montret, le 9 octobre 2011. REUTERS/Robert Pratta

Mise à jour à 22h

Selon les premiers chiffres à peu près fiables, la primaire socialiste est un succès. Les responsables socialistes avaient en effet estimé avant le vote — et dès juillet— qu’au-delà d’un million de participants, la votation serait une réussite. Ces chiffres sont certes loin de l’exemple italien (en 2005 et 2007) qui avait inspiré le Parti socialiste: elles avaient rassemblé 4,5 millions d'électeurs pour la première, 3,5 pour la seconde. Mais il s’agissait de primaires de coalition avec de nombreux partis de centre gauche.

L’UMP a de son côté choisi de minimiser la portée de cette participation. Jean-François Copé a par exemple estimé que la primaire socialiste avait rassemblé «moins de personnes que le nombre de visiteurs à la grande braderie de Lille». «4 Français sur 100», a-t-il martelé sur France 2.

Le patron de l’UMP illustre avec maestria les «éléments de langage» que le parti présidentiel fourni à ses troupes le 5 octobre. Selon un document interne parvenu au Monde.fr pendant leur direct de ce dimanche soir, il conseille aux responsables de la majorité de:

• «Relativiser la portée du scrutin»

• «Pointer les divisions de la gauche» et «les querelles d’ego»

• «Critiquer la stature du candidat choisi» et «un programme schizophrène»

Un tiercé Hollande – Aubry – Montebourg

Si les chiffres, là encore se confirment au fil de la soirée, c’est François Hollande qui vire en tête, avec 40% des votes. Ce n’est pas une surprise, il était déjà le favori des sondages. Sa posture modérée et rassembleuse de deuxième tour semble avoir porté. Au moins sur ce premier tour. Lui permettra-t-elle de gagner la primaire socialiste?

A lire sur Rue89 : une victoire du PS, de Hollande et de Montebourg:

«Hollande a gagné son pari : être le candidat du PS et des radicaux de gauche en 2012. Il a certes été un peu aidé par une “faute morale” commise par Dominique Strauss-Kahn. Mais il a fait une campagne intelligente. Son positionnement en “homme normal” a été compris par les électeurs. Un homme normal, c'est un homme proche. Et c'est aussi un homme très différent de Nicolas Sarkozy.»

Martine Aubry, la maire de Lille et ex-première secrétaire, serait à la deuxième place, mais avec un écart de plus ou moins 10 points derrière François Hollande. Elle est victime de DSK, qui a affirmé qu’il avait décidé d’être candidat au terme d’un pacte avec la première secrétaire du PS, semant le doute sur la détermination de Martine Aubry et donc sur sa capacité à battre Nicolas Sarkozy.

Mais les chiffres sont encore flous. Si Hollande descend sous la barre des 40%, et qu'Aubry fait un peu mieux que 30%, l'affichage d'un score serré relance la dynamique d'un second tour ouvert. Contrairement à ce que Pierre Moscovici affirmait dimanche dernier, les jeux ne sont pas faits.

La demi-surprise vient d’Arnaud Montebourg. Le député de Saône-et-Loire semblait sur une belle dynamique, après ses prestations réussies lors des trois débats organisés entre les six candidats. Avec 17% des voix, il fait mieux que confirmer cette tendance pointée par les sondages et devance très largement Ségolène Royal. A noter que la votation par jugement majoritaire que Slate.fr avait organisé pointait le décollage du député. Son discours antimondialisation a donc bien fonctionné. Il sera sans doute très courtisé avant le second tour, dimanche prochain, par les deux camps.

A priori, ses thèses de campagne le rapprochent de Martine Aubry, et l’ancien porte-parole de Ségolène Royal en 2007 avait affiché son mépris pour le vainqueur de ce soir («Ségolène n’a qu’un défaut, c’est son compagnon»). Mais comme le juge le directeur de campagne de Montebourg sous la plume du chroniqueur Frédéric Martel (qui ne cache pas son soutien pour Aubry) dans l’Express:

«Rien n'est fait. Ce n'est pas une question de rapports personnels: c'est un choix politique. Tout va dépendre des résultats de dimanche, de l'écart entre les deux premiers candidats et surtout de la discussion politique qui en naîtra. Et, en fin de compte, c'est Arnaud, lui seul, qui prendra la décision.»

Il est en tout cas difficile de savoir ce que décideront dimanche prochain ceux qui ont voté pour Montebourg ce dimanche.

Un duel Royal - Valls

Forcément, vu ces chiffres, il y a une grande perdante. Elle s'appelle Ségolène Royal. Non seulement elle perd la 3e place que les sondages lui donnaient, mais elle serait talonnée par Manuel Valls (7% pour l'ancienne candidate à la présidentielle, 6% pour le maire d'Evry).

Dès dimanche soir, le maire d'Evry s'est rangé au côté de François Hollande:

«J'appelle au plus large rassemblement derrière celui qui est arrivé en tête ce soir»

Le radical Jean-Michel Baylet ferme la marche des six avec 1%. Il est là où on l'attendait.

JH

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