Sobre et maligne, la tribune du rappeur Youssoupha que publie samedi Le Monde. «Je ne suis ni un Che Guevara, ni un Jacques Mesrine, ni même le personnage haut en couleur d'un film de Lautner pour intenter à sa vie. Désolé pour ma mauvaise interprétation du personnage. Vous avez vu un fantôme. Ce n'était que moi.» Youssoupha a reçu, dit-il, «une notification d'avocat signifiant qu'une plainte a été déposée par M. Eric Zemmour et ses avocats auprès du procureur de la République pour "des faits de menaces de crimes" et "d'injure publique". »
Youssoupha a en effet écrit une chanson qui se paie le polémiste Eric Zemmour - qui, parmi ses provocations réac's, avait pris pour cible le slammeur Grand Corps Malade et le rappeur Abd Al Malik.
[Dans la version en ligne sur le site de l'artiste, Eric Zemmour a été caviardé]
«A force de juger nos gueules les gens le savent/
Qu'à la télé souvent les chroniqueurs diabolisent les banlieusards/
Chaque fois que ça pète on dit qu'c'est nous/
J'mets un billet sur la tête de celui qui fera taire ce con d'Eric Zemmour. »
Youssoupha se défend d'avoir voulu «mettre un contrat» sur la tête du chroniqueur et se «retrouve à se soucier du sort quotidien de M. Zemmour. Pourvu qu'il ne lui arrive rien car, sinon, des milliers de paires d'yeux se fixeraient dans ma direction.»
Pour la seconde fois en quelques semaines, un rappeur est assimilé par la presse - et des ministres - à «un agitateur dangereux». Ce «n'est pas un fait très original» poursuit-il, en référence «à l'ouragan politique autour du rappeur Orelsan». Ou avant lui NTM.
JH