Avez-vous déjà pris l'avion avec un bébé qui pleure, un passager qui parle trop fort ou un autre qui sent mauvais? Si c'est le cas, vous croisez peut-être les doigts pour ne plus jamais revivre l'expérience.
Le Seattle Times s'interroge: doit-on bannir les passagers qui dérangent? Aux États-Unis, le Congrès pense que l'idée mérite d'être considérée et envisage une loi, le «Protection from Abusive Passengers Act». Il serait donc peut-être temps de définir qui rentre dans cette catégorie.
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Officiellement, c'est-à-dire selon la loi, certains passagers feraient partie d'une base de données d'interdiction de vol pour tout un tas d'infractions. Parmi elles, une condamnation pour agression, menace ou intimidation envers un membre d'équipage d'un aéronef.
Officieusement, la liste semble être bien plus large. Certains passagers n'ont pas hésité à partager avec le Seattle Times leur avis sur ceux qui devraient être interdits dans les avions.
Chacun sa vision d'un perturbateur
Au sommet de la liste, vous vous en doutez peut-être, on trouve les bébés, et plus particulièrement ceux qui pleurent. Pour certains –notamment ceux qui n'en ont pas–, cela veut dire bannir tous les enfants. Heureusement, d'autres sont un peu moins radicaux et suggèrent que les petits calmes et bien élevés devraient pouvoir rester. La responsabilité reviendrait donc aux parents de calmer et d'occuper leurs enfants pendant le vol.
Le débat s'intensifie lorsque l'on aborde la question de la première classe. Les habitués de cette partie de l'avion ont discrètement suggéré des cabines premium sans enfants, ou du moins, qu'ils soient placés dans une partie qui leur soit dédiée, au fond de l'avion.
Les passagers qui ne savent pas se tenir font eux aussi partie de la liste. Pour certains, un perturbateur est un individu qui parle sans arrêt, ou un autre qui ne peut s'empêcher de flirter avec une hôtesse de l'air au point que ça devienne gênant.
Encore une fois, il semble que les voyageurs aient une vision plus large que les législateurs. «Être perturbateur dans une situation qui peut s'avérer dangereuse [pour l'avion] est inacceptable», confie ainsi un habitué des long-courriers entre l'Europe et les États-Unis. «Si quelqu'un a si peu de maîtrise de soi qu'il ne peut attendre que l'avion atterrisse pour régler ses problèmes, alors il ne devrait pas être accepté dans l'appareil.»
Mais comment définir à l'avance si une personne ne sait pas se tenir? Faudrait-il passer une évaluation psychologique pour obtenir la permission de prendre l'avion?
Un débat qui prend trop d'ampleur
Margaret King, directrice du Center for Cultural Studies & Analysis, pense que le débat va trop loin. Cela pourrait bientôt devenir incontrôlable: les passagers souffrant de dépression, d'anxiété, ceux qui ont besoin d'un chien guide ou encore ceux qui possèdent trop de bagages pourraient faire partie de la liste.
Il existe plusieurs solutions pour passer un meilleur vol si vous êtes proche d'un passager qui vous dérange. Premièrement, changez de siège! Plutôt que de démarrer une confrontation, évitez-la en demandant discrètement à un membre de l'équipage de vous déplacer. Si ce n'est pas possible, vous pouvez très bien aborder le problème sans vous énerver, en restant poli. Lorsqu'un bébé utilise sa tablette pour jouer de la batterie, par exemple, vous pouvez tout à fait demander calmement à ses parents de lui trouver une autre activité. Enfin, si une situation semble tourner au vinaigre, n'hésitez pas à appeler l'équipage à l'aide.