«Faire du sport, ça creuse l'appétit.» Voici une idée reçue qui pourrait bien être contredite par une nouvelle étude britannique. Publiés dans la revue Human Brain Mapping, ces travaux de recherche tirent en effet des conclusions plutôt surprenantes: l'effort n'entraînerait pas forcément une sensation de faim. Au contraire, «les exercices ponctuels, comme la course à pied, pourraient temporairement réduire l'appétit», nous apprend The Independent.
Comme l'ont souligné de nombreuses études antérieures, la quantité de nourriture consommée est influencée par des processus cérébraux. Ces derniers seraient par ailleurs sensibles aux changements «corporels et dans l'environnement alimentaire immédiat.» Toutefois, les effets d'un exercice physique sur l'appétit sont restés, pour l'instant, assez flous.
Des scientifiques de l'Université de Bristol ont ainsi cherché à savoir si «les modifications du flux sanguin dans le cerveau induites par l'exercice physique» pouvaient avoir une influence sur la sensation de faim. Pour ce faire, les chercheurs ont invité 23 hommes à passer des scanners cérébraux avant et après avoir effectué une heure de course à pied.
Au cours de l'examen, les participants ont été invités à choisir entre trois types d'images: des aliments à faible densité énergétique comme des fruits et des légumes, des aliments à forte densité énergétique comme du chocolat, et enfin des objets non-alimentaires. Résultat? De manière générale, les participants se sont bien plus tournés vers les aliments à faible densité énergétique.
Des travaux prometteurs
«Nos résultats confirment que les individus ont moins faim pendant et immédiatement après une séance de sport», soutient Alice Thackray, coautrice de cette nouvelle étude. «Cela donne par ailleurs un aperçu de l'influence à court terme de l'exercice sur les réponses cérébrales à l'appétit.»
Toutefois, si les chercheurs ont en effet détecté des modifications dans le flux sanguin du cerveau après l'exercice, ils n'ont pas démontré que ces changements influençaient directement les signaux de réactivité aux indices alimentaires. Des travaux complémentaires devraient ainsi voir le jour pour mieux comprendre cette problématique.
«Notre étude constitue un tremplin pour d'autres travaux visant à caractériser les réponses de l'appétit à l'exercice de manière plus précise et plus complète. Cela nous permettra de mieux comprendre le rôle de l'exercice dans la prévention et la gestion d'une prise de poids», conclut Alice Thackray.