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George Washington a-t-il ordonné l'incendie de New York en 1776?

Temps de lecture : 2 min

Il est fort probable qu'il en soit le commanditaire.

Au moment des faits, George Washington se réjouit de la destruction d'une partie de la ville, alors aux mains des Britanniques. | Franz Xaver Habermann via Wikimedia Commons
Au moment des faits, George Washington se réjouit de la destruction d'une partie de la ville, alors aux mains des Britanniques. | Franz Xaver Habermann via Wikimedia Commons

Dans la nuit du 20 au 21 septembre 1776, en pleine guerre d'indépendance des États-Unis, la ville de New York est en proie aux flammes. Ce qui constitue alors le deuxième plus grand centre urbain des Treize Colonies, avec 25.000 habitants, voit entre 10 et 25% de ses bâtiments partir en fumée.

Mais qui est le responsable de cet incendie? Le Smithsonian Magazine revient sur la question en s'appuyant sur un nouveau livre écrit par l'historien Benjamin L. Carp, Great New York Fire of 1776: A Lost Story of the American Revolution, et qui suggère que le général Washington pourrait être derrière le feu.

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Il faut savoir qu'à ce moment-là de la guerre, New York est aux mains des Britanniques. George Washington et ses troupes rebelles se sont retirés de la ville deux semaines plus tôt. Mais avant de partir, le général américain écrit au Congrès continental, l'assemblée législative des colonies, pour demander la permission de brûler la ville jusqu'au sol –tout en demandant à l'institution de rester discrète dans sa réponse. Le Congrès réfute sa demande.

40 millions de dollars de dégâts

Pourtant, la ville brûle quelque temps plus tard. «Il est impossible de concevoir une scène plus horrible et désespérante», écrit le major anglais Frederick Mackenzie, stationné dans la ville, à la vue de l'incendie. Selon un journal de l'époque, les dégâts s'élèvent à plus de 225.000 livres, soit près de 40 millions de dollars aujourd'hui.

Pendant près de 250 ans, les circonstances exactes du feu demeurent un mystère. Les Britanniques à l'époque accusent les insurgés américains et font exécuter des incendiaires présumés. Les rebelles nient leur participation et s'indignent de la mort sans procès de leurs camarades, preuve selon eux de l'abus de pouvoir de leurs ennemis.

«Je pense que [l'incendie] a été allumé de manière délibérative», estime Benjamin Carp. L'historien a récolté des témoignages de l'époque qui disent que certains ont allumé des feux ou qu'ils portaient des appareils incendiaires, par exemple.

Washington satisfait

Y a-t-il un commanditaire plus haut placé? Benjamin Carp pointe du doigt des éléments qui mènent vers George Washington. Lorsqu'un espion rebelle arrêté puis exécuté par les Britanniques plaide coupable d'avoir orchestré en partie l'incendie de New York, le général américain salue la mémoire de son compatriote. Plus tard, ce sont deux autres personnes tuées pour les mêmes chefs d'accusation qui sont mises en valeur par l'homme.

S'il n'est pas établi noir sur blanc que le futur premier président américain est le commanditaire, il est en tout cas satisfait au moment des faits. «La Providence –ou quelque honnête homme– a fait plus pour nous que nous n'étions nous-mêmes disposés à faire, puisque un quart de la ville aurait brûlé», écrit le général dans une lettre à son cousin. Dans la même correspondance, il estime que le refus du Congrès de l'autoriser à incendier New York était une grande erreur.

Benjamin Carp pousse sa théorie un peu plus loin. La correspondance entre George Washington et le Congrès continental aurait pu être accompagnée de missives secrètes, détruites depuis. Le refus de l'assemblée d'autoriser l'incendie pourrait servir de fausse piste pour nier la responsabilité des Américains. Mais l'historien reste prudent. «Cela sonne comme une théorie du complot alors je ne veux pas trop m'appuyer dessus. [...] J'espère vraiment que c'est le début, plutôt que la fin, des recherches sur le sujet.»

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