Tout comme les ventes des boutiques de maquillage, de vêtements ou de produits de luxe, le succès des clubs de strip-tease semble être un bon indicateur économique.
Comme l'a remarqué le HuffPost, plusieurs strip-teaseuses dénoncent en effet, sur les réseaux sociaux, les conséquences de l'inflation sur leur salaire: les quelques personnes qui continuent à venir ont moins d'argent à dépenser dans les bars et les clubs, ce qui se reflète à la fin de la soirée.
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En août dernier, certaines disaient déjà ressentir les effets de la crise. À l'époque, les revenus avaient diminué de moitié, et cela ne cesse d'empirer. Sur les réseaux, des images de clubs vides prouvent la désertion des clients.
stripper here!
— W.E.B Datbitch (@mediocrebabe) August 18, 2022
i used to bring home at LEAST $800-$1,000 a night when i worked weekends….
i've barely been breaking the $400 mark. the clubs at 11pm on a friday night nowadays are practically empty…
believe me, it's a recession. for sure. https://t.co/KUwPDDkkHW
Selon IBISWorld, un groupe d'étude des marchés, les bénéfices des clubs de strip-tease aux États-Unis ont diminué de 12%: ils s'élevaient à 1,4 milliard en 2018, contre 1,6 milliard de dollars en 2012. Le rapport des experts a également révélé que la croissance annuelle des clubs américains, qui s'élevait à 4,9% entre 2012 et 2017, a ralenti pour tomber à 1,9% entre 2013 et 2018, et qu'elle devrait baisser à 1,7% en 2023.
Des difficultés pour survivre
Et cela, les travailleuses du sexe (TDS) en subissent les conséquences au quotidien. «La crise du coût de la vie a un effet terrible sur les travailleuses du sexe», affirme Niki Adams, membre du Collectif anglais des prostituées, interrogée par Metro. L'organisation a ainsi enregistré une hausse de 30% du nombre d'appels demandant de l'aide pour trouver du travail dans le TDS. «Les femmes qui nous appellent sont bouleversées et effrayées. Elles demandent sans cesse si nous pouvons fournir des bons pour les banques alimentaires. L'une d'elle n'avait pas correctement mangé depuis trois jours.»
Certaines ont également des difficultés pour se loger, subissent des menaces d'expulsion et sont parfois même victimes de harcèlement de la part de leurs propriétaires. «Elles passent leur temps à se demander comment elles vont réussir à passer la semaine suivante», regrette Niki Adams.
Le collectif s'est associé à Hookers Against Hardship, une organisation qui vise à sensibiliser aux expériences des travailleuses du sexe pendant et à cause de la crise économique. Ensemble, ils visent à atténuer leurs difficultés financières et font pression sur les politiciens pour lutter contre les lois de criminalisation du travail sexuel qui les mettent en danger.