C'est un mystère qui est resté sans réponse durant des siècles: pendant très longtemps, personne ne savait de quels matériaux était fait l'intérieur de la Lune. Ce n'est qu'il y a une dizaine d'années que la recherche scientifique a pu avancer et déterminer l'existence d'un noyau lunaire, ce qui n'allait pas du tout de soi, avant de parvenir à déterminer partiellement la composition de celui-ci.
Reprenant une étude de la revue Nature, Interesting Engineering révèle comment les travaux de recherche ont pu être initiés et menés, et comment ils ont abouti à la conclusion qui suit: le noyau interne de la Lune est une boule solide, d'une densité similaire à celle du fer, entourée d'un noyau externe liquide. Une découverte qui a des conséquences, puisqu'elle permet d'en savoir plus sur l'histoire du système solaire.
C'est grâce à la mission GRAIL (Gravity Recovery and Interior Laboratory) menée par la NASA que cette découverte a pu être réalisée. En 2011, l'agence spatiale a envoyé deux engins spatiaux en orbite autour de la Lune. L'objectif était de mesurer les forces gravitationnelles s'exerçant entre les deux appareils à mesure qu'ils évoluaient autour du satellite terrestre, et ainsi d'enregistrer des données liées aux ondes traversant le noyau.
Les grandes ondes
L'utilisation des données sismiques constitue la meilleure méthode de détermination de la composition des noyaux. Les ondes acoustiques générées par les séismes sont riches en informations, et c'est d'ailleurs grâce à cette technique qu'il a récemment été possible de plancher sur la composition du noyau de la planète Mars. Mais si les missions Apollo des années 1960 et 1970 ont bel et bien effectué ce type de mesures, elles ne disposaient pas de la technologie suffisante pour pouvoir déboucher sur des conclusions précises.
Ces approximations sont aujourd'hui de l'histoire ancienne, la NASA ayant pu annoncer qu'elle disposait de la preuve de l'existence d'un noyau riche en fer, d'un rayon compris entre 369 et 383 kilomètres. Celui-ci est enveloppé par un manteau rocheux provenant de la solidification d'un océan de magma.
L'annonce n'est pas anodine: elle permet de mieux comprendre la façon dont le champ magnétique lunaire a évolué au cours des millénaires, tout en apportant également des informations sur les origines de sa formation.