Sports / Monde

Mort suspecte du fils d'un chef de la mafia durant la célébration du titre du Napoli

Temps de lecture : 2 min

La victoire du club de Naples dans le championnat italien de football a occasionné des mouvements de foules et des débordements. Ceux-ci auront été fatals à Vincenzo Costanzo, 26 ans.

Accident ou règlement de comptes? | Alberto Barbarisi via Unsplash
Accident ou règlement de comptes? | Alberto Barbarisi via Unsplash

Trentre-trois ans que les supporters attendaient cela: jeudi 4 mai, le club de football de Naples a remporté son premier titre dans le championnat masculin depuis 1990. Le soir même, les fans ont envahi les rues de la ville afin de célébrer ensemble le triomphe du Napoli en Serie A. Mais la grande communion populaire est loin d'avoir été idyllique.

The Guardian rapporte en effet la mort par balles de Vincenzo Costanzo, 26 ans, durant les festivités. Âgé de 26 ans, il est le fils de Maurizio Costanzo, considéré comme l'un des dirigeants actuels de la mafia napolitaine, et son décès pose évidemment question: quelqu'un a-t-il profité de la liesse footballistique pour régler quelques comptes?

Costanzo était bien connu des services de police: malgré son jeune âge, il présentait déjà un casier judiciaire bien rempli. A-t-il été assassiné, ou une balle perdue aura-t-elle eu raison de lui? L'enquête permettra peut-être de le déterminer, mais pour le moment, le doute est permis. Dans le sud de l'Italie, mentionne The Guardian, il est en effet courant de célébrer sa joie en tirant des coups de feu vers le ciel. L'hypothèse de l'accident est donc à considérer sérieusement.

Dangereux dimanche

L'identité du défunt pousse évidemment à envisager d'autres pistes, d'autant qu'une guerre des gangs fait actuellement rage dans la région. Mais la presse précise que durant la soirée du 4 mai, plus d'une centaine de personnes ont été blessées sous l'effet d'une foule incontrôlable et irréfléchie. Blessures à l'arme blanche, commotions contractées lors de bagarres de rues, brûlures dues à des feux d'artifices utilisés sans aucune prudence: les services de soins napolitains ont eu fort à faire ce soir-là.

Le préfet de Naples, Claudio Palomba, s'est d'ores et déjà dédouané en affirmant à la Gazzetta dello Sport, grand quotidien sportif italien, que son «plan de sécurité, développé afin d'empêcher les célébrations de dégénérer, a fonctionné» et que la mort de Costanzo n'avait rien à voir avec cette soirée de fête. En voilà un à qui la thèse de l'assassinat convient parfaitement, car elle lui évite d'endosser toute responsabilité.

De même, le maire de la ville, Gaetano Manfredi, a déclaré vendredi à la radio italienne que «cette mort est liée à des dynamiques qui n'ont rien à voir avec les célébrations» et qu'elle était «probablement le fruit de personnes qui ont profité de la fête pour agir».

Dimanche 7 mai à 18h, le Napoli reçoit la Fiorentina dans le cadre de la trente-quatrième journée du championnat d'Italie. À cette occasion, les protocoles de sécurité seront encore renforcés dans les rues de Naples afin d'éviter tout débordement. Mais on déconseille formellement à toute personne liée de près ou de loin à la mafia de se joindre à la foule après la rencontre.

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