C'est un phénomène qui inquiète de plus en plus au Royaume-Uni. Du fait de la crise du coût de la vie, de nombreuses femmes sont contraintes de se prostituer pour subvenir à leurs besoins ou à ceux de leur famille, nous apprends le Guardian. Plus précisément, on observe outre-Manche une hausse des cas de «Sex for rent» («des relations sexuelles contre un loyer», en français), c'est-à-dire lorsque «les propriétaires exigent des relations sexuelles en échange d'un logement gratuit ou à prix réduit», précise le média britannique.
Ce phénomène toucherait, en particulier, des femmes ayant des conditions de vie modestes ou encore se trouvant d'ores et déjà dans des situations de vulnérabilité. De nombreuses organisations ont ainsi constaté que les femmes migrantes, les demandeuses d'asile ou encore celles qui tentent de mettre fin à des relations abusives étaient les premières concernées.
«La crise du coût de la vie est un facteur qui participe à ce phénomène et les personnes déjà vulnérables sont confrontées à une exploitation considérable», souligne dans les colonnes du Guardian un porte-parole de l'organisation caritative Beyond the Streets. «Le gouvernement ne finance pas suffisamment les besoins des femmes et les organisations caritatives luttent autant qu'elles peuvent alors que leurs aides s'amenuisent.»
S'attaquer aux origines du problème
De leur côté, des porte-paroles de l'organisation Women's Aid –qui vient en aide à des femmes victimes de violences domestiques– ont déclaré que de nombreuses personnes se trouvaient dans un «besoin urgent et désespéré» et que l'augmentation du coût de la vie rendait encore plus difficile la possibilité de quitter une relation abusive.
«Dans le contexte économique difficile que nous connaissons actuellement, nous savons que les femmes subissent des niveaux accrus et exacerbés de contrôle et d'abus financier de la part de leurs agresseurs», détaille Lucy Hadley, l'une des responsables de Women's Aid.
Pour tenter de contrer ce phénomène alarmant, la Secrétaire d'État à l'Intérieur, Suella Braverman, a annoncé qu'elle envisageait une nouvelle loi visant les propriétaires qui exploitent leurs locataires à des fins sexuelles. Toutefois, selon Lucy Hadley, il est nécessaire de s'attaquer aux origines du problème, à savoir la pauvreté et les inégalités.