Le poison est utilisé pour tuer depuis la nuit des temps. Efficace et disponible dans la nature, il passe souvent inaperçu car les toxines sont confondues avec des parasites gastro-intestinaux ou des allergènes. History partage sept empoisonnements célèbres de l'histoire.
En 399 avant J.-C., le gouvernement athénien condamne le philosophe Socrate à la peine de mort pour corruption de la jeunesse et refus de reconnaître les dieux de la cité-État grecque. Plutôt que de renoncer à ses croyances, le penseur décide de prendre le taureau par les cornes, en buvant du poison. D'après les historiens, il s'agissait de ciguë.
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Bien plus tard, en 1513, c'est le conquistador Juan Ponce de León qui subit les ravages du poison. L'explorateur mène une expédition vers ce que l'on connaît aujourd'hui comme la Floride, à la recherche d'une supposée fontaine de jouvence. Mais sa tentative de coloniser le territoire prend fin lorsque des indigènes de Calusa attaquent son groupe et le tuent. L'un d'entre eux aurait tiré sur Ponce de León avec une flèche trempée dans de la sève laiteuse d'un mancenillier, très toxique pour l'être humain.
Un autre explorateur a lui aussi vu son aventure prendre fin à cause d'un empoisonnement. En 1871, Charles Francis Hall, un Américain parti découvrir l'Arctique, commence à se plaindre de problèmes gastro-intestinaux. Il accuse son équipage de l'avoir empoisonné, puis meurt deux semaines plus tard dans sa cabine. Dans les années 1960, une autopsie révèle des traces d'arsenic sous ses ongles et sur ses cheveux, confirmant les soupçons de l'explorateur.
En 1875, Guangxu devient empereur de la dynastie Qing en Chine à seulement 4 ans. Vingt-trois ans plus tard, un coup d'État le place en prison, où il finira ses jours. À sa mort, dix ans après son arrestation, les suspicions d'empoisonnement vont bon train. Mais ce n'est qu'en 2008 que des chercheurs confirment l'hypothèse: le corps de Guangxu contenait des niveaux extrêmement élevés d'arsenic. Comme pour Hall, l'auteur du crime reste inconnu.
Le cyanure est toujours d'actualité
Le mystique et très controversé Grigori Raspoutine –proche du Tsar Nicholas II et de sa famille (la dernière famille impériale russe avant la révolution de 1917)– a acquis une notoriété durable non seulement parce qu'il s'est fait empoisonner, mais surtout parce qu'il y a survécu. En décembre 1916, le prince Félix Ioussoupov et ses associés conspirent pour le tuer, en ajoutant du cyanure à sa nourriture. Alors que le poison ne fait pas effet, les conspirateurs l'assassinent par balles puis le noient.
Cette toxine est fréquemment utilisée dans les empoisonnements. Un militant nationaliste ukrainien, Stepan Bandera, est emprisonné dans les années 1930 pour son implication dans l'assassinat d'un responsable polonais. Il sort en 1939, lorsque l'Allemagne envahit la Pologne. Proche des nazis, il meurt en 1959 en Allemagne de l'Ouest. Les policiers pensent d'abord à un suicide au cyanure, mais un officier du KGB avoue quelques années plus tard l'avoir tué en tirant du cyanure d'hydrogène sur son visage avec un pistolet à air comprimé.
Enfin, un cas bien plus récent implique lui aussi ce poison. En 2017, l'ancien commandant croate de Bosnie, Slobodan Praljak, jugé pour crimes de guerre, refuse sa sentence avant de rapidement boire dans une fiole. Il avoue ensuite avoir pris du poison, et décède quelques heures plus tard à l'hôpital. Une enquête a révélé qu'il s'agissait bien de cyanure.