Nicolas Sarkozy était pressé de toutes parts de parler à la suite des scoops de Médiapart sur l'affaire Woerth. Il le fera lundi 12 juillet à 20h15 sur France 2 en recevant à l'Elysée David Pujadas. Cette intervention très attendue est la première depuis le 25 janvier où il avait répondu sur TF1 aux questions d'un panel de Français.
Selon l'Elysée, Nicolas Sarkozy s'exprimera avant tout sur le dossier des retraites et répondra à «toutes les questions», dont «le G8, le G20, le budget et tout le reste...». C'est principalement le «tout le reste» qui sera le plus attendu, à savoir sa position sur l'affaire Woerth et les déclarations de l'ex-comptable de Liliane Bettencourt qui assure que des enveloppes de billets étaient remises à des politiques, notamment dans le cadre de la campagne de Sarkozy en 2007.
À cette occasion, nous vous demandons de deviner les «éléments de langage» qu'utilisera Nicolas Sarkozy pour se justifier. Sur LePost.fr, le journaliste Bruno Roger-Petit s'est déjà essayé à l'exercice:
«M'enfin, m'sieur Pujadas! Vous m'voyez dans un bureau en train d'reçevoir une enveloppe des mains d'une comptab' que j'connais pas! C'est pas sérieux m'sieur Pujadas! C'est de la science-fiction ! (…) D'ailleurs, m'sieur Pujadas, elle l'a bien dit la comptab'! Tout ça c'est de la romance ! C'est du Balzac! On se croirait dans les Rougeon-Macquart, m'sieur Pujadas!»
A vous de jouer en nous proposant dans les commentaires de cet article les réponses que vous imaginez que Sarkozy va donner. Voici une premère sélection, les bonnes réponses en direct à 20h...
Nicolas Sarkozy
va réitérer son soutien inconditionnel à son ministre du Travail
Depuis le début de la polémique Woerth / Bettencourt, le Président défend Eric Woerth à chaque occasion qui lui est donnée. Il devrait continuer.
RilaX:
J'ai toute confiance en Eric Woerth, et l'IGF me donne raison de part son rapport qui le blanchit totalement qui m'a été remis.
Olivier Gibert:
Quand je vois le déferlement abracadabrantesque qui s'abat sur Eric Woerth M'sieur Pujadas, et bien cela me met en colère. Parce que Eric Woerth il fait partie de ma famille politique. Et dites-moi M'sieur Pujadas, que feriez vous si demain un membre de votre famille était ainsi traité de la sorte, alors que vous savez qu'il est innocent ? Et bien moi j'vous l'dis, M'sieur Pujadas, vous feriez comme je l'fais, vous prendriez sa défense.
Nicolas Sarkozy va demander que l’on se préoccupe des vrais problèmes
Por:
David Pujadas, j'ai pas été élu pour parler et m'occuper de ces fausses affaires qui n'intéressent que le PS, j'ai été élu pour agir. Vous savez, David Pujadas, y a une crise économique en ce moment, la plus grave depuis 60 ans, et chaque jour je travaille pour gérer cette crise. C'est pas facile David Pujadas, alors s'il vous plait *il sourit* arrêtons de parler de ces inepties et parlons de ce qui intéresse vraiment les Français.»
Portalis:
Vraiment, on a de gros chantiers à boucler avant la fin de l'année, on a la tête dans le guidon, alors les ragots nous passent au dessus de la tête (avec un long inventaire des réformes envisagée avant 2010 pour détourner le sujet).
Nicolas Sarkozy va s’en prendre aux détracteurs de Woerth
Le contre-feux de l’Elysée contre les médias à l’origine des révélations de l’affaire Woerth/Bettencourt, et plus particulièrement le site Mediapart, a déjà commencé depuis une semaine. Vous êtes plusieurs à penser que le président va apporter sa pierre à l’édifice ce soir.
RilaX:
Est-ce que vous trouvez normal, M. Pujadas, qu'on puisse attaquer sans preuve un ministre de la république?
Jonathan Aubry:
«M'sieur Pujadas, vous rendez vous compte des ravages de l'anonymat sur internet? N'importe quel site peut diffamer sans être inquiété par la justice et les journalistes respectables tel que vous M'sieur Pujadas, se font avoir. Remercions HADOPI, qui nous sauvera!
Et pour finir, rendons hommage à El Gato qui a imaginé l’entretien entier entre les deux hommes:
- Merci d'avoir accepté notre invitation, l'invitation
de France 2
- Monsieur Pujadas, vous ne pouvez pas vous imaginer comme je suis content de
rencontrer un journaliste, un vrai journaliste. Pas un de ces provocateurs
menteur et fachiste qui travaille, mais peut-on appeler ça un travail, sur
Internet dont tout le monde sait que ça ne sert qu'à encourager la pédophilie,
à faire des blagues débiles sur les chats et à dire du mal de mon ami Brice
Hortefeux.
- Monsieur le Président, j'aurais souhaité commencé par cette affaire qui
choque profondément les français.
- Je vous arrête tout de suite Monsieur Pujadas. Comment peut-on imaginer un
seul instant que j'ai pu vouloir voler son sac à une vieille dame? Vous me
connaissez David, vous permettez que je vous appelle David, les Français me
connaissent, s'il y a un dirigeant sur cette planète qui n'est pas du genre à
voler leur sac aux vieilles dames, c'est bien moi. Tenez j'en ai encore parlé
hier avec Angela et mon ami Obama, ils étaient tout à fait d'accord avec moi.
Ne me dites pas que vous ne pensez pas tout comme moi que ces prétendus
journalistes devraient penser un peu plus à l'intérêt de la France avant
d'écrire n'importe quoi!
- Justement Monsieur le Président, on ne vous soupçonne pas d'avoir volé Mme
Bettencourt, mais d'avoir volé les français en lui évitant des contrôles
fiscaux en échange de quelques dons pour votre campagne.
- Mais enfin Monsieur Pujadas soyez sérieux. Si payer moins d'impôts lorsque
l'on a acquis durement un petit capital, c'était voler les français est-ce que
j'aurais créé le paquet fiscal pour réformer en profondeur la France et la
remettre sur la route du succès ? Et quand bien même elle aurait un petit peu
contribué à mon élection, comment s'étonner de ce que la descendante d'un
homme qui a tant fait pour la France veuille m'aider à réformer notre pays?
Non Monsieur Pujadas, vous me décevez beaucoup. Je vous trouve bien petit de
prêter l'oreille à ces accusations qui voudraient que la motivation de Mme Bettencourt
soit uniquement économique.
Croyez moi, Pujadas, toutes ces soit disantes affaires qui visent les membres
de mon gouvernement ne sont que des polémiques artificielles crées par le Parti
socialiste pour faire oublier l'état dans lequel il a laissé la France après
que les Français dans un sursaut républicain, l'ait chassé du pouvoir. Regardez
mon ami Christian Blanc. Pourquoi croyez vous qu'il est obligé de fumer pour 12 ?000
euros de cigare? Mais c'est pour lutter contre la dépression qui le guette
depuis que les socialistes ont fixé la durée du travail à 35 heures!
- Venons en donc au bilan des réformes. Explosion du
chômage, explosion de la dette extérieure, n'êtes-vous pas déçu de vos
résultats à mi-mandat?
D'abord Monsieur Pujadas, soyez sérieux. Je ne suis pas responsable de tout. La
canicule, c'est pas moi, même si je tiens à féliciter le fantastique travaille
effectué par madame Bachelot pour sauver nos anciens malgré l'état déplorable
dans lequel les socialistes avaient laissé l'hôpital public avec les 35 heures.
Ensuite les réformes avancent, mais je ne suis encore qu'à mi-mandat. Il faut
poursuivre la réforme en réduisant un peu plus les impôts de ceux qui ont de
l'argent et en diminuant les aides sociales. Il faut obliger ceux qui n'ont pas
de travail à en trouver et encourager ceux qui ont de l'argent à le faire fructifier
par des placements financiers. De toutes façons tous les économistes sérieux
sont d'accord. L'emploi industriel est parti en Chine et il ne reviendra pas.
Vous croyez que ça me fait plaisir de supprimer la fonction publique? Je n'ai
pas le choix. Si je supprime les impôts, et tout le monde vous le dira, il faut
supprimer les impôts, je dois aussi supprimer les fonctionnaires. On peut
garder la TVA pour financer le train de vie de l'état, mais c'est tout. La
solution c'est de faire venir en France des gens très riches qui vont payer des
médecins privés, des professeurs privés pour leurs enfants, des policiers
privés pour assurer leur protection et celle de leurs proches, et avoir encore
assez d'argent pour servir de mécènes à des artistes comme Monsieur
François-Marie Banier. Regardez cet artiste, qu'est-ce que l'on aurait pas dit
si ça avait été au budget du Ministère de la Culture de le rétribuer à sa juste
valeur!
Est-ce que c'est de ma faute si personne ne veut de
produits français parce que l'on sait qu'avec les 35 heures les produits
français c'est du toc?
- Pour conclure j'aimerais que vous nous parliez de la réforme des retraites si
vous le voulez bien Monsieur le Président
- Ecoutez comme je le dis souvent à Carla, c'est pas pour me pousser du coude,
mais il y a des fois, même moi mon intelligence elle m'impressionne. Le
problème est simple. Les gens ils ont du boulot entre 30 et 45 ans. En 2050,
tout le monde vous le dira, ils vont vivre jusqu'à 150 ans. Il y a qu'à
continuer les courbes. C'est mathématique. Si les gens arrivaient à bosser
pendant 40 ans, déjà on y arriverait pas. Il faudrait qu'ils financent avec
leur 40 ans d'activité 110 ans à glander à l'école ou dans une chaise roulante.
Alors avec 15 ans d'activité comme aujourd'hui, c'est même pas la peine d'y
penser. Jusqu'à présent, c'était l'horreur. Quand les salariés ne pouvaient
plus travailler, on les mettait en pré-retraite. Et qui c'est qui payait, moi,
vous Mr Pujadas, nos amis, ça ne pouvait plus durer. Ils ramaient quelques
années et puis à 60 ans ils commençaient à piquer leurs impôts aux riches. Moi
j'ai eu une idée géniale, on augmente l'âge de la retraite et la durée de
cotisation. Comme ça, si tu n’as pas connu de périodes de chômages, on te dit
que tu es trop jeune pour prendre ta retraite, et si tu es assez vieux, comme
tu as eu des périodes de chômage, on te dit que tu n'as pas assez cotisé.
Croyez-moi Pujadas. J'en parlais encore hier avec mon fils et mes ministres,
les gens vont retrouver le goût du travail et de l'effort. C'est juste une
question d'exemplarité. Alors c'est vrai que c'est sans doute un peu long, mais
j'avais sous-estimé les ravages causés par cette loi socialiste scélérate sur
les 35 heures.
- La pendule tourne, cette interview se termine, un dernier mot Monsieur le
Président
- Vous voyez Monsieur Pujadas, avec un vrai journaliste ce n'est pas si difficile de parler des vrais problèmes, ceux qui concernent les français. Pour en revenir aux affaires que vous aviez évoqué au début de cet interview, je terminerai simplement en disant que je pense avoir démontré ce soir comme d'habitude que j'ai certainement beaucoup de défauts mais que je ne suis pas un homme qui ment. Je ne suis pas un homme qui renonce et je ne suis pas un homme qui plaisante avec les principes d'honneur et de probité.»
Les internautes
Photo: Nicolas Sarkozy dialoguant sur le plateau de TF1 le 25 janvier 2010/Reuters