Sciences

Pourquoi les baleines n'ont pas de cancers ?

Temps de lecture : 2 min

Des scientifiques ont décidé de résoudre cette énigme pour faire avancer la recherche sur le cancer chez les humains.

Chez les humains, le cancer entraîne la mort d'environ dix millions de personnes par an. | Todd Cravens via Unsplash
Chez les humains, le cancer entraîne la mort d'environ dix millions de personnes par an. | Todd Cravens via Unsplash

Certaines espèces animales évitent presque toujours les cancers tandis que pour d'autres, comme pour les chiens ou les chats, c'est la principale cause de décès. Les renards et les léopards sont susceptibles de développer des cancers quand les antilopes ou les moutons ne le sont pas. De leur côté, les chauves-souris sont bien protégées, mais pas les souris ou les rats.

Des scientifiques du Wellcome Sanger Institute à Cambridge, en Angleterre, se sont penchés cette énigme et selon The Guardian, leurs résultats pourraient aider à améliorer la qualité du dépistage du cancer chez les humains et à créer de meilleurs traitements.

Chez les humains, le cancer entraîne la mort d'environ 10 millions de personnes par an. Le plus étonnant, c'est que beaucoup de grosses créatures comme les baleines ou les éléphants évitent les cancers alors qu'elles devraient être plus vulnérables : étant donné le nombre très important de cellules qu'elles possèdent, chaque cellule pourrait déclencher une tumeur.

De ce point de vue, les baleines devraient donc avoir 1000 fois plus de chances d'attraper un cancer que les humains puisqu'elles ont mille fois plus de cellules. Pourtant, les baleines boréales peuvent vivre jusqu'à 200 ans. Cette non corrélation entre le nombre de cellules et le risque de cancer est ce qu'on appelle le paradoxe de Peto.

Adieu aux souris de laboratoires ?

Pour résoudre ce paradoxe, l'équipe du Wellcome Sanger Institute a étudié l'ADN d'animaux morts de causes naturelles : des furets, des lions, des tigres, des girafes, des lémuriens à queue annelée et des rats-taupes nus. Ces derniers ont la taille d'une souris, vivent environ 30 ans en ne développant presque jamais de cancers et selon le chef du projet Alex Cagan, «ils ressemblent à des saucisses cocktail avec des dents».

Les scientifiques ont prélevé et étudié des cellules de la crypte intestinale qui sont un bon moyen de comparer les génomes : « ​​​​​​Nous les avons utilisé pour compter le nombre de mutations que chaque espèce accumulait chaque année, explique Alex Cagan. Ce que nous avons trouvé était frappant : le nombre de mutations par an variait énormément. Les espèces à longue durée de vie accumulaient les mutations à un rythme plus lent tandis que les espèces à plus courtes durées de vie avaient un rythme plus rapide. Mais à la fin de la vie, tous les animaux avaient accumulé le même nombre de mutations : environ 3200.»

Cependant, l'équipe ne sait pas encore de quelle manière exacte les animaux à plus longue durée de vie réussissent à ralentir leur taux de mutation de l'ADN. De plus, le lien n'a été établi que pour des espèces de mammifères avec des durées de vie relativement faibles à moyennes et les chercheurs veulent maintenant s'intéresser aux plantes, aux insectes et aux reptiles.

Les recherches suggèrent enfin que la souris, utilisée dans les expériences sur le cancer, n'est peut-être pas le meilleur mammifère à analyser en raison de sa courte durée de vie. Alex Cagan affirme : «Maintenant nous pouvons penser à examiner des espèces à vie plus longue qui pourraient être plus pertinentes et constituer des modèles utiles pour comprendre la résistance au cancer.»

Newsletters

Faut-il laisser son chien manger de l'herbe?

Faut-il laisser son chien manger de l'herbe?

On peut d'ailleurs se demander pourquoi la plupart de nos animaux ont cette habitude.

Pourquoi une souris doit manger plus qu'un éléphant (proportionnellement)

Pourquoi une souris doit manger plus qu'un éléphant (proportionnellement)

La masse corporelle des animaux a une énorme influence sur leur biologie.

Covid long: la recherche avance, le «tout psychosomatique» recule

Covid long: la recherche avance, le «tout psychosomatique» recule

De solides hypothèses et des avancées thérapeutiques sont étudiées pour mieux comprendre et traiter le Covid long, maladie protéiforme encore trop méconnue ou sous-évaluée.

Podcasts Grands Formats Séries
Slate Studio