«Mima, tout me ramène à toi, à l'amour que tu distilles depuis toujours dans le moindre de tes gestes, dans le moindre de tes plats.» Mima, c'est le diminutif tendre de Fatima, la mère de Jamel Debbouze: une femme exceptionnelle, charismatique, qui a toujours tenu table ouverte avec sa cuisine de partage, simple et solaire.
«Si un jour je devais faire un cadeau à ma mère, ce serait lui offrir un restaurant. Et si je devais choisir un écrin, ce serait l'Institut du monde arabe.» Voilà ce que confiait l'humoriste, selon les services de presse du restaurant. Début février, ce vœu est devenu réalité: le restaurant Dar Mima a remplacé le Zyriab au sommet de l'Institut du monde arabe (Paris, Ve arrondissement).
Laurent de Gourcuff, Jamel Debbouze et sa mère Fatima. | Romain Ricard
C'est la rencontre de Jamel Debbouze avec l'homme d'affaires Laurent de Gourcuff (fondateur de Paris Society du groupe Accor, à la tête de La Girafe, Gigi ou encore Monsieur Bleu) qui a déclenché les choses. Les deux hommes s'apprécient; ils partagent des valeurs communes. Alors, quand l'opportunité d'installer un établissement tout en haut de l'institut culturel de la place Mohammed-V s'est présentée à eux, ils se sont lancés.
Jamel Debbouze, pour qui le pont entre ses cultures marocaine et française est primordial, a en effet tissé des liens particuliers avec ce lieu. C'est là qu'il a entraîné sa mère lorsqu'elle a visité la capitale pour la toute première fois. Y installer le restaurant lui rendant hommage était donc une évidence.
La salle du restaurant Dar Mima offre une sublime vue sur Paris. | Romain Ricard
Un paradis au sommet
Dar Mima a aussi enflammé l'imagination de l'architecte Laura Gonzales et parlé à ses racines méditerranéennes. Elle y a créé un paradis oriental, empreint de l'hospitalité arabe, un pont entre l'Orient et l'Occident à l'image de l'Institut du monde arabe.
Laura Gonzales, architecte très inspirée par le lieu. | Romain Ricard
Derrière la lourde porte en bois clouté, marbres, zelliges, marqueterie, fresques peintes à la main sur feuille d'or, plafonds gravés en staff blanc, tentures, tapis et moquettes opulents donnent envie de rester à table pendant des heures. Les moucharabieh en bois permettant, quant à eux, de jouer avec la lumière et l'espace, pour une ambiance tout en clair-obscur.
Mais le véritable joyau du lieu, c'est la terrasse, conçue comme un jardin suspendu peuplé d'amandiers, de jasmin, de citronniers et de palmiers –«Dans une des anciennes langues perses, le mot jardin (pariri-daeza) a donné son origine au mot paradis», rappelle d'ailleurs Laura Gonzales. Perchée au neuvième étage du bâtiment conçu par Jean Nouvel, elle offre l'une des plus belles vues sur Notre-Dame, la Seine et l'île de la Cité.
Les plats gourmands de Mima et de Lahcen Hafid
Pour Dar Mima, Fatima partage ses recettes secrètes: celle de son pain, sa salade zaalouk, ses pâtisseries et bien sûr son inimitable couscous. Les plats de Mima écrivent une partition gourmande et inspirée, celle d'une cuisine de partage.
Du man'ouché au fattouche, de la pastilla au tajine, les influences se mélangent dans cette cuisine métissée, parfois réalisée au feu de bois et où la quête du goût est le maître mot. Sa cuisine sait aussi fusionner tradition et modernité, saveurs et légèreté, raffinement et générosité. L'intégralité de la carte a été élaborée avec la participation de Fatima Debbouze et de Lahcen Hafid, chef des cuisines du Ritz, employé au Dar Mima comme consultant.
Les boissons, elles, présentent des accents herbacés et floraux. On peut savourer l'incontournable thé à la menthe, bien sûr, mais aussi des cocktails signatures où les épices viennent mettre leur grain de sel dans des recettes uniques.
À la carte
Les mezze: la méchouia (10 euros); le man'ouché (10 euros); le baba ganoush (14 euros): le houmous (14 euros): le tzatziki (10 euros); la pastilla au poulet, amandes et cannelle (24 euros); les briouates au fromage (16 euros); le taboulé libanais (12 euros); la salade fattouche (16 euros): la salade zaalouk, aubergines, tomates rôties (14 euros); la salade marocaine (12 euros); les merguez, tomates, oignons confits (14 euros).
Au restaurant Dar Mima, les mezze: la méchouia, le man'ouché, le baba ganoush, la salade fattouche, le taboulé libanais, le houmous. | Romain Ricard
Les plats: le filet de daurade rôti, citron, coriandre (29 euros); les gambas rouges, harissa maison, carotte, gingembre (32 euros); le poulpe grillé, huile de piment doux fumé, tomates épicées (35 euros); le coquelet grillé à la braise, pommes grenaille (35 euros); les côtes d'agneau, caviar d'aubergine (38 euros); la volaille, deux pièces (26 euros); la kefta, quatre pièces (28 euros).
Les tajines et couscous: la tajine de poisson, poulpe, daurade, bar, gambas, épices du levant, légumes confits (32 euros); la tajine de poulet, citrons confits (28 euros); la tajine de kefta, œufs (26 euros); le couscous d'agneau (36 euros): le couscous de Mima, agneau, merguez, poulet (49 euros); le couscous aux légumes (24 euros).
La tajine de kefta et œufs. | Romain Ricard
Plats signature à partager: le loup, charmoula, citron et légumes confits (150 euros); le homard grillé, sauce vierge, semoule au safran (32 euros/100 gr); l'épaule d'agneau confite aux épices, légumes (140 euros).
Les desserts: la salade d'oranges parfumée à la cannelle (14 euros); les pâtisseries de Mima (24 euros); la coupe glacée à la corne de gazelle (16 euros); la tarte à la pistache (18 euros); la tarte au chocolat (16 euros); le citron givré (15 euros).
La salade d'oranges parfumée à la cannelle. | Romain Ricard
À partager: le yaourt glacé, pistaches caramélisées, miel (28 euros); la pastilla à la crème de lait, fleur d'oranger (36 euros); la coupe de fruits frais (59 euros).
La pastilla à la crème de lait, fleur d'oranger. | Romain Ricard
Les cocktails signature: le «Mima Sama», vodka Belvedere, jasmin, abricot, champagne Veuve-Clicquot Carte Jaune (22 euros), le «Casablanca», vodka, nigelle, menthe, piment, Vermouth Routin blanc (19 euros); le «Berbère», gin Beefeater 24, graine de moutarde, hibiscus, mousse de miel (19 euros); le «Néroli», rhum Havana Club 3 ans, amandes grillées, fleur d'oranger, eau d'amande (19 euros); l'«Eau de rose», Pisco Waqar, Lillet rouge, eau de rose, cardamome, citron, aquafaba (19 euros); le «Nomade», whisky Four Roses, réglisse, orange amère, tamarin (18 euros); le «Salama», boukha, vodka, chartreuse jaune, café, baies de la passion (18 euros).
Le cocktail à l'eau de rose. | Romain Ricard
Sont également disponibles deux cocktails sans alcool et le fameux thé à la menthe fraîche Mima, pignons de pin, thé vert (6 euros).
Le thé à la menthe. | Romain Ricard
Dar Mima, à l'Institut du monde arabe
1, rue des Fossés Saint-Bernard, 75005 Paris. Tél.: 01 85 14 79 25.
115 couverts à l'intérieur, 230 en terrasse. Carte de 50 à 100 euros. Fermé le lundi.