Sciences

Ce drôle de lien entre la taille du cerveau et les bâillements

Temps de lecture : 2 min

Une équipe de recherche a collecté 1.291 bâillements dans des zoos et par le biais de vidéos en ligne.

Les mammifères bâillent plus longtemps que les oiseaux. | Jacob Norrie via Unsplash
Les mammifères bâillent plus longtemps que les oiseaux. | Jacob Norrie via Unsplash

Certains animaux bâillent plus longtemps que d'autres, et une étude en aurait découvert la raison. ScienceAlert révèle qu'une équipe de recherche a collecté 1.291 bâillements dans des zoos et par le biais de vidéos en ligne. Au total, 55 espèces de mammifères et 46 d'oiseaux ont été étudiées.

«Nous nous sommes rendus dans plusieurs zoos avec une caméra et nous avons attendu près de leurs cages que les animaux bâillent», expliquait l'éthologue Jorg Massen, de l'Université d'Utrecht aux Pays-Bas, dans une déclaration en 2021.

Cette étude pourrait venir renforcer nos connaissances concernant le bâillement, notamment sa provenance et pourquoi certains animaux, comme les girafes, ne bâillent pas du tout.

«Bien que le modèle soit le même, sa durée évolue en fonction de la taille du cerveau et du nombre de neurones, poursuit le chercheur. De plus, cette fonction semble être visible chez de nombreuses espèces. Son origine peut être tracée jusqu'au plus commun des ancêtres des mammifères et des oiseaux, peut-être même plus loin encore.»

Bâiller pour refroidir son cerveau

Cette analyse vise à vérifier une hypothèse datant de 2007, selon laquelle le bâillement est une fonction essentielle pour refroidir le cerveau. Dès lors, il semble évident qu'un cerveau plus grand ait besoin de davantage de temps pour refroidir, ce qui implique un bâillement plus long.

Les données recueillies démontrent également que les mammifères bâillent plus longtemps que les oiseaux. Ces derniers ont une température interne plus élevée, ce qui signifie qu'ils ont un plus grand écart de température avec l'air ambiant… et donc, qu'un bâillement de courte durée suffit à refroidir leur cerveau.

Une étude similaire de 2016, prenant aussi en compte des humains, a révélé les mêmes conclusions, explique ScienceAlert. Toutefois, seulement 205 bâillements et 24 espèces avaient alors été étudiés. Ces travaux avaient mis en évidence que le bâillement le plus court provenait d'une souris (0,8 seconde) et le plus long d'un humain (6,4 secondes).

«À travers les différentes inhalations d'air froid et l'étirement des muscles entourant les cavités orales, le bâillement augmente le flux de sang froid vers le cerveau», explique Andrew Gallup, éthologue à l'Université d'État de New York.

Toutefois, les scientifiques n'observent pas de corrélation entre le bâillement et l'intelligence, ni n'expliquent pourquoi ce phénomène est particulièrement contagieux. Une des hypothèses à ce sujet suggère qu'il aurait une fonction sociale. Il permettrait aux membres d'un groupe d'entrer dans le même état d'esprit, et même de synchroniser leur cycles de sommeil.

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