Vous avez obtenu une promotion, un prix ou une des plus hautes distinctions que vous convoitiez. Et pourtant, cela ne vous rend pas heureux. «Vous obtenez le titre, et vous ne pouvez vous empêcher de penser: “Euh, c'est tout?”», illustre Robert Waldinger, psychiatre qui enseigne à l'École de médecine de l'université Harvard. Comment expliquer cette sensation?
Comme l'indique le Wall Street Journal (WSJ), il n'est pas rare qu'une fois les échelons gravis, la réalité nous frappe et laisse place à la déception. Cette place au sommet, c'est aussi davantage de travail, des conflits, c'est prendre le risque de se retrouver frappé du syndrome de l'imposteur. Et puis, lorsque l'excitation s'évapore, on retombe dans un cercle vicieux en se demandant quel sera le prochain objectif.
Ce qu'il se passe, c'est que nous sprintons sur ce que les psychologues appellent le «tapis roulant hédonique». C'est-à-dire que nous sommes constamment à la recherche du sentiment de bonheur procuré par la réussite. Seulement, une fois obtenu, nous repartons à zéro.
La clé du bonheur est dans les choses simples
Le terme «hedonic treadmill», en anglais, a été inventé par les sociologues Paul Brickman et Donald Campbell en 1971 dans leur article intitulé «Relativisme hédonique et planification de la bonne société». Comme le précise le magazine The Press Free, la théorie renvoie à l'idée que l'argent ne fait pas le bonheur, et que plus une personne gravit les échelons, plus ses attentes augmentent, empêchant alors la satisfaction personnelle.
La plupart d'entre nous rêvent d'atteindre la gloire et la fortune, peu importe les désagréments. Comment ne pas chercher la reconnaissance quand notre fil Instagram nous fait croire qu'elle contribue à l'accomplissement personnel? Pourtant, toujours selon le WSJ, le secret d'un bonheur qui dure réside dans des relations fortes et porteuses de sens.
«De l'extérieur les gens se disent “Wow c'est génial”», confie Andy Dunn, qui est à l'origine d'une vente à 310 millions de dollars de Bonobos à Walmart, après avoir passé des années à élaborer de nouvelles stratégies. Sauf qu'il reconnaît que construire la compagnie lui a procuré plus de bonheur que la vente finale. Désormais, il travaille sur une nouvelle start-up, avec une petite équipe et sans chercher à décrocher un gros chèque à l'arrivée.