Le constat est inquiétant. Selon une étude récemment publiée dans la revue The Lancet Planetary Health, et reposant sur des données récoltées dans près de 5.500 stations de surveillance à travers le monde, il ne resterait pratiquement aucun endroit sur la planète où les niveaux de pollution atmosphérique seraient sûrs pour la santé des humains. Plus précisément, «seulement 0,001% de la population mondiale a été exposée à de faibles niveaux de pollution atmosphérique en 2019», rapporte Science Alert.
Autre découverte toute aussi sinistre: l'équipe de scientifiques à l'origine de ces travaux de recherches estime qu'au niveau mondial, près de 70% de l'année 2019 a dépassé la limite de sécurité de pollution de l'air fixée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Entre 2000 et 2019, à l'échelle mondiale, le niveau moyen de pollution de l'air par des particules fines était par ailleurs plus de deux fois supérieur à cette limite. Durant cette même période, l'est et le sud de l'Asie ont connu les pires taux de pollution atmosphérique, suivis de près par l'Afrique du Nord.
L'Australie, la Nouvelle-Zélande ainsi que l'Amérique du Sud, ont connu de leurs côtés des niveaux de pollution moins élevés que la moyenne mondiale. Ces statistiques sont toutefois à prendre avec des pincettes puisque ces pays font également parti de ceux où la pollution de l'air à le plus augmenté entre 2000 et 2019, tandis qu'elle a baissé dans d'autres régions, comme l'Europe ou encore l'Amérique du Nord.
De graves conséquences sur la santé
«Cette étude permet de mieux comprendre l'état actuel de la pollution de l'air et son impact sur la santé», soutient Yuming Guo, un des chercheurs ayant participé à cette nouvelle étude. «Grâce à ces informations, les responsables politiques, les personnes en charge des politiques de santé publique et les scientifiques pourront mieux évaluer les effets à court et à long terme de la pollution atmosphérique sur la santé et élaborer des stratégies pour atténuer cette pollution.»
On estime en effet que la pollution atmosphérique est responsable de près de 8 millions de morts par an à travers le globe. Elle peut être à l'origine, entre autres, d'accidents vasculaires cérébraux ou encore de cancers du poumon. Une récente étude singapourienne venait par ailleurs confirmer que la prolifération des particules fines était liée à l'augmentation des arrêts cardiaques.