«Mais pourquoi moi?» Cette question, vous vous l'êtes peut-être déjà posé un beau matin d'été en constatant que votre corps était recouvert de boutons de moustiques, alors que vos proches, eux, semblaient avoir été épargnés. Si c'est le cas, on a une bonne nouvelle: les scientifiques ont peut-être trouvé les origines de ce «favoritisme», et leurs découvertes pourraient permettre de lutter contre celui-ci.
Une équipe de chercheurs de l'institut américain Johns Hopkins aurait en effet réussi à «cartographier» des récepteurs présents sur les cellules nerveuses des insectes. Ces récepteurs seraient capables d'affiner la capacité des moustiques à détecter des odeurs particulièrement «accueillantes» sur notre peau, nous apprends Interesting Engineering.
«Les moustiques utilisent un grand nombre de sens pour identifier leurs potentiels hôtes», explique Christopher Potter, professeur de neurosciences à la faculté de médecine de Johns Hopkins. Si des recherches ont par exemple démontré que des récepteurs odorants permettaient aux moustiques de faire la différence entre les animaux et les humains, Christopher Potter et son équipe ont voulu se concentrer de leur côté sur des récepteurs dits ionotropes.
Un espoir contre les maladies
Les scientifiques se sont ainsi aperçus que les récepteurs ionotropes, présents sur les antennes des moustiques leur permettaient d'être «guidé» vers un type de peau humaine plutôt qu'un autre. Ce choix serait par ailleurs influencé par les acides aminés présents dans notre corps, détaille l'équipe dans son étude publiée dans la revue Cell Reports le 10 février dernier.
Ces récentes découvertes pourraient ainsi aider les chercheurs à mettre au point de puissants répulsifs contre les moustiques. Elles permettraient, dans le même temps, de protéger les populations des nombreuses maladies transmises par ces insectes, telles que le paludisme ou encore la dengue «qui touchent 700 millions de personnes et en tuent 750.000 chaque année», précise Interesting Engineering.
«Comprendre la biologie moléculaire de la détection d'odeurs par les moustiques est quelque chose d'essentiel, notamment pour développer de nouveaux moyens d'éviter les piqûres et les maladies graves qu'elles peuvent provoquer», conclu de son côté Christopher Potter.