Alors que les fonds marins sont réputés pour leur hostilité, des scientifiques viennent d'identifier une nouvelle espèce à plus de 2 500 mètres de profondeur sous la glace de l'océan Arctique, nous apprends Interesting Engineering. Des micro-organismes surnommés «Sulfurimonas pluma» auraient en effet élu domicile dans les cheminées hydrothermales qui tapissent les eaux profondes.
Ces «volcans sous-marins», qui se développent entre les plaques tectoniques, produisent des fluides dépourvus d'oxygène et riches en métaux «tels que le fer, le manganèse ou encore le cuivre.» Certains peuvent également contenir de l'hydrogène, du méthane et des sulfures. Lorsque ces fluides se mélangent à l'eau de l'océan, des panaches hydrothermaux –qui ressemblent à de la fumée– se forment.
C'est dans ces panaches de l'océan Arctique que le scientifique Massimiliano Molari et son équipe de l'Institut Max Planck de microbiologie marine de Brême, en Allemagne, ont entrepris un travail d'échantillonnage. L'équipe a ensuite examiné en détail le métabolisme des bactéries présentes dans cette eau.
La découverte d'une nouvelle espèce
«Nous avons prélevé des échantillons de panaches dans des zones extrêmement éloignées [...] qui n'avaient jamais été étudiées auparavant», explique Massimiliano Molari. «La collecte d'échantillons de panaches hydrothermaux est très compliquée, car ils ne sont pas faciles à localiser», ajoute de son côté la biologiste Antje Boetius.
Mais leur dur labeur a finalement payé. Les scientifiques ont ainsi découvert que la fumée de ces volcans sous-marins abritait une toute nouvelle espèce de bactérie du genre Sulfurimonas : les Sulfurimonas pluma. Ces dernières seraient ainsi «globalement abondantes et actives dans des panaches hydrothermaux froids (de 0 à 4 degrés), saturés en oxygène et riches en hydrogène», peut-on lire dans l'étude publiée par les scientifiques le 9 mars dernier dans la revue Nature.
De nouvelles études seront nécessaires pour comprendre la manière dont ces bactéries survivent et se développent dans un environnement aussi hostile que celui de ces panaches hydrothermaux. Toutefois, les scientifiques en sont persuadés : leurs découvertes ont ouvert de nouveaux horizons dans l'étude de la microbiologie marine.