Tous les dix ans, le CDC (abréviation de Centers for Disease Control and Prevention) publie un rapport sur les comportements à risques des jeunes Américains. Drogue, sexe, santé mentale: le passage en revue est aussi exhaustif et précis que possible. La version 2011-2021 est désormais disponible, et Vice s'y est plongé afin d'y chercher les tendances et les évolutions les plus notables.
Concernant le rapport à l'alcool, les résultats sont relativement positifs: si, en 2011, près de 4 jeunes sur 10 en avaient consommé dans les trente jours précédant leur participation au sondage (39% des femmes et 38% des hommes), ce taux a radicalement baissé, notamment chez les hommes (qui ne sont plus que 19% à avoir bu de l'alcool au cours du mois écoulé). La diminution est moins impressionnante chez les femmes, qui sont encore 27%.
Les jeunes femmes sont également de plus grosses consommatrices d'herbe que leurs congénères masculins, apprend-on. Et c'est une première: jusqu'à 2020, les hommes étaient plus nombreux à en fumer. Mais désormais, l'usage de marijuana (en légère baisse, lui aussi) concerne 18% des jeunes femmes et 14% des jeunes hommes.
Des baisses surtout masculines
Même les drogues dures ont moins la cote: en 2011, elles touchaient 20% des hommes et 19% des femmes. Celles-ci sont encore 15% à en avoir déjà consommé, contre 12% des hommes. Les opioïdes, considérés à part des autres drogues en raison de la crise qui a touché les États-Unis ces dernières années, connaissent quant à eux une relative stagnation.
À l'heure actuelle, 15% des jeunes femmes et 10% des jeunes hommes affirment avoir déjà testé des opioïdes au cours de leur vie (les taux tombent à 8% et 4% si l'on ne prend en compte que les trente derniers jours, ce qui reste assez énorme).
Pour Kathleen Ethier, responsable du secteur du CDC dédié à la santé et à la scolarité des ados, et coresponsable de cette étude, les chiffres indiquent que dans l'ensemble, les jeunes gens prennent de meilleures décisions que leurs prédécesseurs, sans doute parce qu'ils ont été mieux éduqués sur le sujet des comportements à risques. Reste que les jeunes femmes ont moins réduit leurs consommations, quelle que soit la substance observée, et que les causes de ce phénomène gagneraient très certainement à être questionnées de près.