Avez-vous déjà entendu parler du «vocal fry»? Cette façon de parler, littéralement appelée «friture vocal», est particulièrement célèbre aux États-Unis. Elle consiste à baisser sa voix en fin de phrase jusqu’à la faire grésiller. Terriblement énervante pour certains, ce tic vocal est utilisé par plusieurs stars, comme Britney Spears et Paris Hilton, mais aussi, et surtout, par Kim Kardashian. Ces dernières n'ont en fait rien inventé: les dauphins, orques et baleines peuvent, eux aussi, faire du «vocal fry».
C'est en tout cas ce que viennent de découvrir des scientifiques, qui ont passé des décennies à étudier l'anatomie des dauphins et analyser les sons de baleines pour comprendre leur nature. Une découverte qui est en fait bien plus large: l'étude, publiée dans la revue Science, montre l'étendue des registres vocaux employés par ces derniers et, surtout, en décortique son étrange fonctionnement.
Lèvres phoniques
Outre ce fameux «vocal fry» (un registre de voix basse), les baleines à dents peuvent par exemple employer une voix normale, mais aussi une voix particulièrement aigüe, le falsetto, pour communiquer et faire de l'écholocation. Des sons puissants, qui ont longtemps perturbé les chercheurs. Comment ces mammifères marins peuvent-ils produire de tels bruits avec une pression cent fois supérieure à 1.000 mètres sous l'eau qu'à la surface? La réponse se trouvait dans leur nez.
Dans les profondeurs des océans, l'air se fait plus rare, et leurs poumons se retrouvent écrasés. Pour pallier le problème, les baleines à dents, redirigent le peu d'air qu'elles ont de leurs poumons vers une poche dans leur nez, un organe de production sonore jusque-là inconnu, précise Science Alert. Elles poussent ensuite cet air à travers des membranes, appelées «lèvres phoniques», qui émettent des vibrations particulièrement denses quand elles s'entrechoquent. Des sons qui sont considérés aujourd'hui comme les plus bruyants du règne animal.