C'est une maladresse à 42.000 dollars: lors d'un vernissage VIP qui se tenait à la foire d'art moderne et contemporain Art Wynwood, à Miami, une collectionneuse a fait exploser par mégarde une petite sculpture qui était exposée pour l'occasion.
Si les visiteurs présents ont d'abord cru à une performance artistique ou à une mise en scène, l'accident s'est vite révélé pour ce qu'il était: le petit chien créé par Jeff Koons aurait dû rester sur son socle plutôt que de se répandre sur le sol de la salle d'exposition.
Issue de la célèbre série des Balloon Dogs signée par l'artiste entrepreneur américain, la sculpture en verre représentait un petit chien bleu électrique semblable aux sculptures de ballons que l'on trouve dans les foires populaires.
Ballon fragile
«J'ai vu que cette femme était là et qu'elle tapotait [la sculpture]. Puis celle-ci est tombée et s'est brisée en mille morceaux», a raconté l'artiste Stephen Gamson, présent lors du vernissage, et qui suppose que la collectionneuse voulait vérifier s'il s'agissait ou non d'un véritable ballon.
La conseillère artistique Bénédicte Caluch, qui avait sponsorisé l'œuvre de Jeff Koons, a déclaré au journal américain Miami Herald que la destruction du Balloon Dog n'était pas intentionnelle, et que l'assurance couvrirait les dégâts.
Cette série d'œuvres fait partie des créations les plus célèbres de Jeff Koons, qui a décliné ses petits chiens en différentes couleurs (bleu, magenta, jaune, orange, rouge) et différentes dimensions (de 30 centimètres à 3 mètres). En 2019, c'est l'un de ses lapins en acier inoxydable, sobrement intitulé Rabbit (1986), qui avait été vendu aux enchères chez Christie's à 91,1 millions de dollars, faisant de lui l'artiste vivant le plus cher au monde.
Artiste préféré des nouveaux riches, Jeff Koons demeure une figure très controversée du monde de l'art, qui joue de la confusion entre valeur artistique et valeur marchande, et se présente volontiers comme un artiste-businessman dont les œuvres font l'objet de spéculations financières.