Si l'argent ne fait pas le bonheur, il ne fait pas non plus l'intelligence. Ces dernières années, l'augmentation des inégalités a fait l'objet de nombreux débats. En cause: les personnes percevant des revenus ahurissants ne seraient pas les plus méritantes. Les récentes découvertes des scientifiques ne risquent pas d'apaiser les tensions.
Selon une nouvelle étude, se situer au sommet de l'échelle des salaires ne signifie pas nécessairement être plus intelligent que la moyenne. Pour en venir à cette conclusion, une équipe de chercheurs de l'Université de Linköping (Suède) a analysé les données de 59.387 hommes suédois ayant réalisé un test d'aptitudes cognitives à l'âge de 18 ou 19 ans.
«Nous avons constaté que la corrélation entre capacités et salaire existe, mais qu'au-delà de 60.000 euros par an, les aptitudes plafonnent à un niveau relativement bas. En outre, les 1% les plus riches ont obtenu de plus faibles résultats aux tests que les personnes des strates situées juste en dessous d'eux», révèlent les chercheurs. Bien que ces résultats soient limités en matière de nationalité et de sexe, l'échantillon est suffisamment important pour couvrir une diversité de professions et de niveaux de rémunération.
Une méritocratie inexistante?
Les résultats obtenus remettent ainsi en question une croyance utopique selon laquelle notre société serait basée sur la méritocratie, où la réussite et les revenus élevés seraient le fruit d'une intelligence ou d'un talent supérieurs. «En ce qui concerne la cognition, nous n'avons aucune preuve que ceux qui occupent des emplois hautement qualifiés aux salaires ahurissants sont plus méritants que ceux gagnant seulement la moitié de ces revenus», écrivent les scientifiques. À la place, les chercheurs de l'étude affirment qu'être riche résulterait de circonstances favorables, telles qu'un milieu familial aisé et des opportunités de carrière, laissant peu de place à l'intelligence.
Cela ne veut pas pour autant dire que le fait d'être intelligent n'a jamais d'incidence sur les revenus. Mais lorsqu'il s'agit des rémunérations les plus élevées, des facteurs tels que le milieu socio-économique, la culture, les traits de personnalité et la chance prennent davantage d'importance.
Les chercheurs estiment que cette étude est d'autant plus significative dans un monde où les ultra-riches continuent de s'enrichir et exercent une influence accrue sur la politique internationale et la sphère économique.