Lorsqu'il s'agit de nucléaire, le risque zéro n'existe pas. Un accident, un défaut de composant, un leadership imprévisible, et tout part en fumée. Tout... hormis certaines régions de l'hémisphère sud. Comme le révèle une nouvelle étude relayée par le New York Post, l'Australie serait la nation qui aurait le plus de chances de s'en sortir. Alors, avis à ceux qui craignent l'apocalypse: le pays des kangourous vous attend.
Si une guerre nucléaire venait à éclater, l'ampleur de ses dégâts serait conditionnée à plusieurs facteurs. Ses effets dépendraient entre autres du nombre de bombes, de leurs cibles, de la quantité de suie projetée dans la stratosphère, et des impacts de celle-ci sur le climat et les océans. Si la contingence et l'incertitude sont grandes, une théorie est largement défendue par les scientifiques: une catastrophe de cette envergure entraînerait un hiver nucléaire d'une durée allant de cinq à dix ans.
Mais l'ensemble de la Terre ne serait pas uniformément touché par l'hiver nucléaire. Étant donné que la majorité des détonations se produiraient probablement au-dessus de l'hémisphère nord, cette zone serait particulièrement concernée par la destruction physique et la contamination radioactive. En plus, la circulation globale de l'atmosphère ralentirait la migration des composants radioactifs et de la suie vers l'hémisphère sud, ce qui épargnerait les régions australes.
La nouvelle étude menée par deux scientifiques basés en Nouvelle-Zélande indique donc que sa voisine serait mieux placée que quiconque pour survivre à une apocalypse nucléaire. De par sa distance avec l'hémisphère nord, «l'Australie présente la combinaison idéale de composantes agricoles, commerciales et énergétiques pour maximiser ses chances de survie. En plus, elle possède le plus grand excédent de production alimentaire dans les scénarios simulés d'hiver nucléaire. Elle n'aurait donc pas de mal à redémarrer une civilisation humaine effondrée», écrivent les auteurs de l'étude.
Deuxième place pour la Nouvelle-Zélande
Mais l'Australie n'est pas le seul pays à voir ses chances de survie optimisées. D'autres nations insulaires comme la Nouvelle-Zélande, Vanuatu, les îles Salomon et l'Islande figurent sur la liste des endroits les plus résistants en cas de réduction brutale de l'ensoleillement. «La situation de la Nouvelle-Zélande en matière de subsistance est plutôt avantageuse car le pays exporte beaucoup. Rien qu'avec les produits initialement destinés au commerce extérieur, les Néo-Zélandais pourraient être nourris plusieurs fois», explique Nick Wilson, coauteur de l'étude.
La Nouvelle-Zélande resterait néanmoins une destination bien moins sûre que l'Australie. Des études réalisées dans les années 1980 ont révélé que cette nation serait tout de même touchée en cas de guerre nucléaire, sa dépendance à l'égard des importations de diesel, de pesticides et de machines la désavantageant considérablement.
En outre, son principal atout –à savoir son approvisionnement alimentaire– pourrait bien ne plus en être un. Lors d'un hiver nucléaire, même une baisse d'un degré de la température moyenne pourrait ajouter quinze à cinquante jours de gel supplémentaires dans le pays. La production alimentaire diminuerait alors d'au moins 7,9%, ce qui, sur le long terme, serait désastreux.
Mais gare à ne pas faire vos valises trop vite pour le pays des kangourous. L'Australie pourrait bien, elle aussi, voir ses perspectives de survie compromises par ses liens militaires avec les États-Unis et le Royaume-Uni. L'île-continent serait le lieu le plus sûr, à condition évidemment qu'elle ne soit pas elle-même la cible de l'attaque nucléaire.