Si le harcèlement en ligne n'épargne personne, les femmes sont très fréquemment les cibles privilégiées des détracteurs en tout genre. Surtout, de récentes études ont démontrés que les utilisatrices se retrouvaient souvent sans réponses de la part des différentes plateformes de médias sociaux après avoir déposé un ou plusieurs signalements pour cyberharcèlement sexiste.
C'est en partant de ce constat qu'au Royaume-Uni, des membres de la Chambre des Lords ont récemment décidé de proposer un projet de loi. Ce dernier obligerait les plateformes numériques à se plier à des directives censées protéger les femmes contre le harcèlement en ligne, rapporte le Guardian. La proposition de loi, présentée cette semaine, est par ailleurs soutenue par le Parti travailliste britannique.
«Notre but est d'amener les plateformes à réfléchir à une manière de garantir la sécurité de leurs utilisatrices», a déclaré Nicky Morgan, ancienne secrétaire d'État au Numérique, à la Culture, aux Médias et au Sport. «Mais, pour le moment, elles n'y pensent pas.»
Il sera par exemple exigé des plateformes qu'elles «procèdent à une évaluation des risques quant à la manière dont la conception de leurs services pourrait entraîner des préjudices pour les femmes et les filles», décrypte le Guardian. Les membres à l'origine de cette proposition de loi souhaitent également lutter contre le «revenge porn» ou encore la traque en ligne.
Des nouveaux outils de contrôle
Il est également prévu au travers de cette loi que les plateformes soient poursuivies si elles ne font pas respecter leurs conditions d'utilisation interdisant le harcèlement sexiste. Dans ce cas de figure, «les infractions à la loi seront passibles d'une amende de 10% du chiffre d'affaires mondial», détaille le média britannique.
«Nous nous sommes engagés à lutter contre les abus et la violence en ligne à l'encontre des femmes et des filles. Dans le projet de loi sur la sécurité en ligne, nous avons fait de la lutte contre les contenus illégaux les plus préjudiciables –qui visent de manière disproportionnée les femmes et les filles– une priorité pour les plateformes», a déclaré un porte-parole du Department for Science, Innovation and Technology (DSIT, «Département des sciences, de l'innovation et de la technologie» en français).
Toujours selon le DSIT, les femmes pourront également accéder à de nouveaux outils leur permettant de mieux contrôler ce qu'elles voient sur les réseaux sociaux, «notamment les contenus abusifs ou incitant à la haine sexiste.»