Et si l’on faisait d’une pierre deux coups? Une étude récemment publiée dans la revue Trends in Ecology & Evolution a en effet démontré que la préservation des populations de baleines pourrait jouer un rôle dans la lutte pour le climat. Plus précisément, les plus grands animaux du monde auraient le potentiel de «séquestrer» dans l’océan le dioxyde de carbone (C02), un des gaz à effet de serre responsable du réchauffement climatique, rapporte The Independent.
Des travaux de recherche antérieurs avaient d'ores et déjà démontrer que nos océans absorbaient près d'un tiers des émissions de C02. Mais les scientifiques ne s'étaient jusque-là pas penchés sur le rôle d'un de ses plus grands habitants. «La compréhension du rôle des baleines dans le cycle du carbone est un domaine […] émergent qui pourrait profiter à la fois à la conservation marine et aux stratégies de lutte contre le changement climatique», écrivent les chercheurs de l'Université de l'Alaska du Sud-Est dans cette nouvelle étude.
Comme le souligne The Independent, «la totalité de la biomasse corporelle d'une baleine est en grande partie composée de carbone.» Selon les scientifiques, ces géants des océans constituent ainsi l'un des plus grands réservoirs de carbone vivant. «Leur taille et leur longévité permettent aux baleines d'exercer de forts effets sur le cycle du carbone en le stockant plus efficacement que les petits animaux», expliquent les chercheurs.
Protéger les écosystèmes marins
Mais ce n'est pas tout. Les excréments que les baleines produisent participent également à la préservation de l'écosystème marin. Ingérés par le krill et le plancton, ces déchets les aident à prospérer à leur tour «contribuant ainsi à augmenter la photosynthèse et le stockage du carbone de l'atmosphère dans les océans», soulignent les scientifiques.
Alors que la chasse commerciale a fait chuter les populations de baleines de plus de 80%, les spécialistes n'hésitent pas à tirer la sonnette d'alarme et à plaidoyer en faveur de la reconstitution des populations de baleines sous forme «d'interventions robustes de conservation et de gestion.» Ceci pourrait «permettre d'améliorer à long terme et de façon autonome le puits de carbone océanique.»
«Nous suggérons que le principe de précaution soit appliqué pour promouvoir la reconstitution des populations de baleines. [...] Ceci devrait permettre d'obtenir de multiples avantages pour lutter contre les crises de la biodiversité et du climat, notamment une amélioration de la santé, de la productivité et de la résilience des écosystèmes», concluent les chercheurs.