Préférer parler de son lit plutôt que de son portefeuille: la tendance est assez marquée au sein de la génération Z, catégorie dont la définition peut varier mais qui englobe généralement les personnes nées entre 1997 et 2010. Est-ce parce que les 12-25 ans d'aujourd'hui ont déjà connu la récession et l'inflation? Probablement, avance Fast Company.
Nos jeunes parlent plus volontiers de santé mentale que les générations précédentes, et semblent aussi se politiser plus tôt; mais pour autant, cela n'empêche pas certains tabous de continuer à exister. Ô surprise: ceux-ci concernent moins le domaine du sexe que celui de l'argent, si l'on en croit une étude menée auprès de 4.000 jeunes gens au Canada et aux États-Unis.
Interrogés sur leur façon de considérer l'existence, 73% des membres de la génération Z disent se sentir à la traîne par rapport à leurs pairs, notamment au niveau de la distance leur restant à parcourir pour atteindre leurs objectifs de vie. Tous âges confondus, le pourcentage de personnes partageant cette perception n'est que de 55%. Il faut dire qu'un tiers des 12-25 ans affirme se comparer régulièrement aux personnes suivies sur les réseaux sociaux, contre 14% de la population globale. Ce qui n'aide pas à avoir conscience des réalités.
Les autres d'abord
L'étude nous apprend aussi que les «gen Z» aimeraient bien parler finances, mais que ça ne sort pas. Au classement des sujets avec lesquels nos jeunes discutent avec aisance, le salaire et les économies sont devancés par la santé mentale, les expériences sexuelles et la politique. Et si 56% de la population totale affirme préférer parler à ses proches de sa vie amoureuse plutôt que de l'état de son compte en banque, ce chiffre monte à 64% chez les 12-25 ans.
L'argent est un véritable tabou, puisque 69% des membres de la génération Z disent avoir envie que les gens qui les entourent parlent plus ouvertement de leur propre situation financière. En fait, l'envie et le besoin d'évoquer le sujet sont là, mais on aimerait que ce soit l'autre qui s'y colle en premier. En guise de parade, la «gen Z» ment souvent sur la santé de son compte (58% des individus sondés) ainsi que sur son salaire ou ses allocations (54%). Cela est sans doute lié à la précarité dans laquelle vivent un grand nombre de ces jeunes, qui sont 68% à affirmer devoir se contenter du strict minimum en raison de leur budget serré (contre 55% de l'ensemble de la population).
En outre, les jeunes ne sont guère optimistes pour l'avenir: 73% disent que l'état actuel de l'économie mondiale ne leur donne pas spécialement envie de mettre de l'argent de côté pour le long terme, 66% déclarent craindre de ne pas avoir assez d'argent pour pouvoir prendre leur retraite, et 70% affirment avoir conscience qu'il est important d'investir, mais ne pas savoir comment faire.
Si toutes les jeunesses nourrissent tour à tour des doutes quant à leur futur, la génération Z bat sans doute des records en matière d'anxiété et de pessimisme.