Porter une fourrure est une caractéristique des mammifères. Et comme tout bon mammifère qui se respecte, l'humain n'y a pas échappé. Mais alors que nous étions autrefois couverts de poils, notre espèce a évolué pour devenir (quasiment) glabre. ScienceAlert revient sur les raisons de ce bouleversement.
Nous ne sommes pas les seuls à avoir perdu notre toison. Comme nous, les dauphins, les éléphants ou les rats-taupes n'arborent pas de pelage. Et c'est en analysant 62 espèces de mammifères différentes, soit près de 20.000 gènes codants et 350.000 gènes régulateurs, que la généticienne Amanda Kowalczyk et son équipe ont identifié un mécanisme à l'origine de cette particularité.
Tout serait, comme souvent, une question d'adaptation. Lorsque les animaux subissent une pression de sélection (phénomène contraignant se traduisant par une évolution) les amenant à perdre leurs poils, les gènes codants concernés deviennent secondaires. Ainsi, au fil des années et des mutations, le caractère héréditaire s'endort et le corps cesse de produire le type de fourrure qu'il fabriquait auparavant.
Pour les mammifères, les pressions de sélection sont tout aussi variées que les espèces. L'évolution des éléphants, par exemple, leur a permis de se rafraîchir plus facilement par temps chaud. Les animaux marins tels que les morses ont, eux, perdu leur duvet pour éviter toute résistance lors de leurs déplacements dans l'eau –cela leur permet de glisser sans effort.
Un gène endormi, mais bien présent
Si la raison pour laquelle les humains ont moins de poils que la plupart des autres mammifères est longtemps restée mystérieuse pour la science, l'explication est toute trouvée: notre fourrure aurait disparu de la même façon que les autres espèces. Entre thermorégulation et réduction des parasites, de multiples pressions de sélection y auraient contribué.
Cependant, les scientifiques ont découvert que le gène responsable de la formation du pelage est toujours présent dans notre ADN. Il est simplement plongé dans un sommeil profond. Découverte déconcertante pour les chercheurs, puisque notre espèce n'a pas eu besoin de toison depuis de nombreuses années. Il n'y a plus qu'à espérer qu'il continue de dormir comme un loir.