L'affaire des espions russes aux Etats-Unis ressemble de plus en plus à un polar: d'après Wired, les espions présumés auraient encodé des instructions dans des images d'apparence banales sur des sites web. Ce procédé —faire passer un message inaperçu pour toute personne à qui le message ne s'adresse pas— s'appelle la stéganographie et existe depuis l'antiquité grecque!
L'idée n'est pas de crypter une information mais bien de la cacher: Wired raconte ainsi l'histoire du premier stéganographe, le tyrant grec Histiaeus qui avait rasé la tête d'un de ses serviteurs, lui avait tatoué un message sur le crâne, et avait attendu que ses cheveux repoussent avant de l'envoyer voir son destinataire. Le messager avait de nouveau été rasé, et le message lu.
Depuis, la stéganographie a évolué avec les avancées technologiques: les messages sont dissimulés dans les 1 et 0 des fichiers électroniques (photos, vidéos, sons, etc), d'autant plus facilement que les formats de compression introduisent des erreurs dans les fichiers.
D'après le département de la Justice américain, les espions russes auraient commencé à utiliser la stéganographie en 2005:
Des agents de police sont allés sur les sites web [trouvés dans le carnet d'adresse d'un espion présumé], et beaucoup d'autres, et ont téléchargé des images qui en provenaient. Ces images, d'apparence complètement ordinaires, ont été analysées avec un programme de stéganographie. D'après les résultats de ces analyses, certaines de ces images contenaient des fichiers texte.
Ces messages servaient à planifier des rendez-vous et des livraisons d'argent ou d'ordinateurs portables.
[Lire l'article sur Wired.com]
Vous souhaitez proposer un lien complémentaire sur ce sujet ou sur tout autre sujet d'actualité? Envoyez-le à infos @ slate.fr
Photo de une: affiche de Quantum of Solace