Pour prouver leur virilité, les Massaïs n'ont plus besoin de tuer un lion, comme ce fut la tradition pendant des générations. Aujourd'hui, il suffit pour eux de sauter le plus loin possible, lors de Jeux olympiques tout particuliers organisés au Kenya le 10 décembre.
Depuis 2012, les jeux olympiques Massais rassemblent tous les deux ans près du mont Kilimandjaro des centaines de jeunes Kenyans dans une compétition sportive atypique. Une compétition sportive qui est venue remplacer un rite de passage traditionnel dévastateur pour la faune de la région: la chasse aux lions.
Lancer de lance, athlétisme et saut en hauteur sont notamment au programme, avec parfois quelques adaptations locales. Des massues de bois qui servent à se protéger des hyènes viennent par exemple remplacer les disques dans une épreuve de lancer. Le saut en hauteur est lui aussi revisité. Les participants doivent bondir le plus haut possible pour toucher une corde avec le haut de leur crâne -clin d'oeil à l’Adumu, une danse sautante Massaï.
Préserver les félins
Cette compétition, qui connaît sa cinquième édition, s'impose année après année chez ce peuple semi-nomade. Son objectif est essentiel: en créant une alternative à la chasse, les Massaïs et écologistes locaux tentent de protéger la population de lions de la région, grandement menacée.
Comme le rapporte l'AFP, ces félins sont passés de 30.000 dans les années 1970 à un peu plus de 2.000 aujourd’hui au Kenya. Si la chasse et le braconnage y sont pour beaucoup, la faune du pays doit également faire face à une autre menace: la sécheresse.
Depuis 40 ans, une sécheresse d'une intensité inédite décime les éléphants, les buffles et les zèbres dans les parcs nationaux. Rien qu'entre février et octobre 2022, 205 éléphants, 512 gnous, 381 zèbres et 12 girafes sont morts à cause de cette terrible sécheresse.