Bien que peu de recherches aient été menées sur la consommation de nicotine par le biais de cigarettes électroniques pendant la grossesse, les autorités locales du Lambeth London Borough Council –un conseil municipal situé dans le sud de Londres– ont fait leur choix. Elles offriront des e-cigarettes aux femmes enceintes pour les encourager à arrêter le tabac, rapporte The Independent.
L'objectif de cette campagne est double. D'une part, le conseil espère que ces vapes gratuites permettront aux futures mères d'économiser près de 2.000 livres sterling par an (soit environ 2.300 euros), une somme qui serait autrement dépensée «pour maintenir les habitudes tabagiques».
D'autre part, les autorités locales prennent également en compte un aspect sanitaire non-négligeable. «Fumer pendant la grossesse est en effet le principal facteur de risque de mauvais résultats à la naissance, notamment la mortinatalité, les fausses-couches et les naissances prématurées», a déclaré au média britannique un porte-parole du Lambeth London Borough Council.
Une meilleure alternative, mais pas sans risques
Cette nouvelle mesure vise ainsi à «améliorer la santé des famille» et à permettre aux ménages d'économiser des sommes d'argent considérables. Le Lambeth London Borough Council avance par ailleurs que les données montrent que les femmes issues de ménages à faibles revenus sont beaucoup plus susceptibles de fumer pendant la grossesse. Cette campagne prend ainsi tout son sens à Lambeth puisque «plus de 3.000 ménages [de ce borough] tombent sous le seuil de pauvreté à cause du tabagisme», estime The Independent.
Les autorités locales reconnaissent toutefois «qu'il est préférable pour les fumeuses enceintes d'arrêter de fumer sans continuer à consommer de la nicotine.» Elles ajoutent cependant que «si cela est difficile, et si [les futures mères] choisissent d'utiliser des e-cigarettes, cela peut les aider à arrêter définitivement le tabac».
Cette campagne se base par ailleurs sur une étude publiée par des chercheurs de l'Institut de psychiatrie, de psychologie et de neurosciences de King's College London en septembre dernier. Selon cette dernière, le vapotage serait nettement moins nocif que le tabagisme.
«Les niveaux d'exposition aux substances cancérigènes et autres substances toxiques sont considérablement plus faibles chez les personnes qui vapotent que chez celles qui fument. Aider les gens à passer du tabac au vapotage devrait être considéré comme une priorité si le gouvernement [britannique] veut faire de l'Angleterre un nation sans-tabac d'ici à 2030», estime Debbie Robson, co-autrice de l'étude.
Il est important de rappeler cependant que le vapotage est loin d'être sans danger et que les risques que cette pratique engendre à long terme ne sont pas encore tous connus.