Halloween arrivant à grands pas, les enfants trépignent d'impatience. Les parents un peu moins, peut-être convaincus que cette fête folklorique favorise l'hyperglycémie chez les plus jeunes. Rassurez-vous, il n'en est rien. Selon le HuffPost, cette expression d'«hyperglycémie», utilisée à tort, est assimilée au fait que les bambins seraient bruyants lorsqu'ils sont gavés de sucreries, et qu'ils se comporteraient, eh bien... comme des enfants. Mais d'où vient réellement cette agitation?
«Ce mythe perdure vraiment», ironise Janine Zee-Cheng, pédiatre exerçant dans l'Indiana. Car rien ne prouve scientifiquement que la consommation de sucre, même en grande quantité, ait réellement un impact sur le comportement des enfants. Seule une étude datant de 1995 a réussi à établir un lien entre le taux d'adrénaline et le fait de manger des bonbons, mais aucune autre n'a mené à ce résultat.
Au contraire, dix à quinze analyses l'ont démenti. Parmi elles, une étude publiée en 1994 s'est avérée particulièrement concluante. Vingt-cinq enfants âgés de 3 à 5 ans et vingt-trois autres âgés de 6 à 10 ans ont été suivis durant plusieurs semaines. Tous présentaient un point commun: ils avaient été décrits par leurs parents comme étant «sensibles au sucre». Un groupe a été soumis à un régime riche en sucre; le deuxième à un régime pauvre en sucre mais comprenant de l'aspartame (substitut associé à l'hyperactivité); et le troisième suivait le précédent, sauf que la saccharine remplaçait l'aspartame. Afin de ne pas biaiser les résultats, ni les chercheurs ni les familles n'étaient au courant de la diète suivie par chaque enfant. Les conclusions ont été unanimes: il n'y avait aucune différence significative dans le comportement ou les performances cognitives des enfants.
La vraie source d'excitation
Quelle est alors l'origine de cette attitude vivace des enfants? Tout simplement l'excitation pure et simple d'un bambin. Si la consommation de bonbons n'est pas censée engendrer de telles réactions, l'idée d'être autorisé à en manger génère, elle, une poussée de dopamine. Jill Wright, pédiatre à l'UNC Health, conseille de revoir l'éducation apportée pour banaliser le fait de recevoir une sucrerie, et donc diminuer cette impatience. «Ce n'est pas pour autant qu'il faut manger des M&M's tous les jours, mais il y a des moments d'exception», rappelle Janine Zee-Cheng.
Alors, que ce soit pour les bonbons, les costumes ou le coucher tardif, laissez vos enfants profiter de la fête d'Halloween et surtout, ne tenez pas le sucre pour responsable de leur énergie débordante. En revanche, un bon brossage de dents avant de dormir sera de mise.