Si tout le monde est au courant que les toilettes, les téléphones, les poignées de porte, sans parler des barres de métro, sont de vrais nids à bactéries, beaucoup ignorent en revanche que leur maison n'est pas forcément plus propre. Se protéger des microbes ne se résume pas seulement à un plan de travail étincelant. Alors, lavez-vous les mains et lisez ce qui suit.
Préparez-vous à une véritable partie de cache-cache. Où les bactéries sont-elles dissimulées? Selon le Washington Post, votre cuisine regorge d'antres abritant les biofilms –communautés de micro-organismes en contact avec une surface–, à commencer par la bonde de votre évier.
Le laboratoire de Chrysan Cronin, épidémiologiste spécialisé dans les maladies infectieuses, s'est intéressé à cette partie inférieure de l'objet, foyer numéro un de microbes. D'après lui, «elle abrite le biofilm le plus visqueux et le plus dégoûtant que vous n'ayez jamais vu. En plus, dès que vous ouvrez le robinet, l'eau vient éclabousser et projeter des microbes tout autour.» Pour limiter tout risque de contamination, n'oubliez pas de nettoyer la bonde chaque fois que vous nettoyez votre évier.
Non loin de là, la cafetière. Croyez-nous, la tasse du matin n'aurait pas l'air aussi appétissante si vous saviez ce qui se développe dans le réservoir de votre appareil. NSF International (organisation mondiale de référence pour la mise en place de normes en matière de santé publique) classe même cet endroit parmi les cinq plus contaminés de la maison: il déborde de levures et de moisissures. Heureusement, un nettoyage mensuel armé de vinaigre blanc distillé y remédierait.
La salle de bains est également l'un des pires cauchemars des microbiologistes, et notamment le verre à brosses à dents... souvent placé non loin des toilettes. On vous laisse imaginer tous les germes qui viennent s'y déposer. Il a d'ailleurs été démontré dans une étude de l'Université de l'Arizona, publiée en 2021 dans le Journal of Applied Microbiology, que lorsque l'on tire la chasse d'eau, les bactéries fécales s'aérosolisent et atteignent les objets se trouvant à proximité. Alors, un conseil: baissez l'abattant avant.
Nettoyer ce qui nous aide à... nettoyer
On a dit «nettoyer», pas «répandre des microbes». Donc, étape numéro 1 avant tout grand (ou petit) ménage: avoir une éponge en parfait état. Selon les recherches de la NSF, la diversité des micro-organismes qu'elle contient constitue une véritable arche de Noé. Notons au passage qu'une éponge humide représente l'habitat parfait pour les bactéries telles que E. coli, la salmonelle et le campylobacter. Que du beau monde, en somme. Donc, pour limiter tout risque, prenez-en une nouvelle au bout d'une semaine d'utilisation.
Qui dit «vaisselle», dit «essuyage», dit «torchon» et «essuie-mains». Mais ces derniers sont de mèche avec l'éponge: ils absorbent toutes sortes de saletés sans même que l'on s'en rende compte. Pour lutter contre la prolifération de microbes, Chrysan Cronin conseille l'usage unique, c'est-à-dire en prendre un nouveau après chaque utilisation (mais rassurez-vous: un par jour suffira).
Malgré un nettoyage méticuleux, les maisons sont susceptibles d'accueillir des envahisseurs microbiens voyageant sur vos clés, dans votre portefeuille ou encore sous la semelle de vos chaussures.
Que vous soyez actuellement en plein ménage ou non, on espère en tout cas que vous ne mangiez pas durant la lecture de cet article.