Comme si la vie n'était pas déjà assez compliquée, Gizmodo nous apprend que certaines personnes développent une allergie à leurs propres orgasmes –ce qui est tout de même très fâcheux. Le syndrome de la maladie post-orgasmique (SMPO) toucherait un millier de personnes rien qu'aux États-Unis, sans compter tous les cas non déclarés. Car qui irait consulter en raisons d'éternuements survenant après un orgasme?
Ce syndrome concerne presque uniquement des hommes, qui ont déclaré être pris de symptômes –semblables à ceux d'un rhume des foins ou d'une grippe– après quasiment chaque éjaculation (laquelle, on le rappelle, n'est pas systématiquement synonyme d'orgasme). Pic de fatigue, démangeaisons au niveau des yeux, nez encombré et problèmes de mémoire ont ainsi été constatés.
Les symptômes se déclarent généralement quelques secondes après l'orgasme, mais chez certains patients, ils ne surviennent que quelques heures plus tard. La maladie dure ensuite entre deux et sept jours. Celle-ci, encore très peu étudiée par le milieu scientifique, vient de faire l'objet d'une étude, dont les résultats seront publiés en novembre dans une revue faisant référence en matière d'urologie.
On pourra par exemple y lire le témoignage d'un homme de 27 ans, en bonne santé, qui a découvert à l'âge de 18 ans que ses orgasmes le rendaient malade. Outre les symptômes décrits précédemment, il était atteint par une forme d'urticaire survenant après chacune de ses éjaculations.
N'ayant pas trouvé de réponse auprès des différent·es spécialistes consulté·es (ORL, expert des maladies infectieuses, allergologues), il a fini par renoncer à toute vie sexuelle, y compris avec lui-même. Cet homme a également abandonné l'idée d'être en couple, ne pouvant supporter l'idée d'une relation amoureuse dépourvue de relations sexuelles.
Allergiques à leur propre sperme
Si l'on manque encore d'éléments en raison du petit nombre de personnes touchées, les causes du SMPO semblent avoir été identifiées. Il résulterait d'une forme d'hypersensibilité liée à un élément contenu dans le sperme.
La plupart des individus concernés ont en effet subi des tests cutanés qui se sont avérés positifs: ces personnes sont donc allergiques à leur propre semence. Selon quelques membres de la communauté scientifique, cela pourrait être lié au fait que le sperme ne contient que la moitié du matériel génétique présent dans les autres cellules, et provoquerait pour cette raison une réponse immunitaire différente.
Il n'existe pas de traitement officiel, mais la prise quotidienne de certains antihistaminiques semble permettre d'éviter le SMPO, ou en tout cas d'en réduire largement les effets.
La fexofénadine fonctionne particulièrement bien, faisant chuter les symptômes d'environ 90%. Outre son efficacité, l'avantage de ce médicament est que ses effets durent longtemps et qu'il n'entraîne pas de somnolence –contrairement à d'autres produits du même genre avec lesquels les patients finiraient par avoir envie de dormir tout le temps au lieu d'avoir des relations sexuelles, ce qui serait relativement contre-productif.