Flo fait partie de ses nouvelles applications mobiles permettant de suivre son cycle menstruel, on y indique ses périodes de règles, les douleurs qu’on éprouve, notre état de santé et en échange, l'application prévient son utilisatrice quelques jours avant le premier jour de son prochain cycle, des périodes d’ovulation, etc.
L'application propose désormais de se connecter de manière anonyme sans qu’aucune donnée de santé ne soit transmise à qui que ce soit. Cela permet aux utilisatrices de se prémunir d’une quelconque accusation de fausse couche préméditée à l'heure de l'interdiction de l'avortement dans plusieurs États américains.
En effet, les applications de suivi des règles –et la plupart des applications– vendent nos données à des tiers, notamment à des entreprises à des fins publicitaires et marketing. Ces données sont donc précieuses dans le suivi de grossesse (désirée ou non). Flo ne dispose pas uniquement des dates des cycles des utilisatrices mais aussi de données générales: nom, email, consommation d'alcool, tabac, poids, taille, fréquence des rapports sexuels.
Les dirigeants de l'application ont expliqué au magazine The Verge que cette nouvelle fonctionnalité était directement liée au changement de la loi américaine puisqu'elle a été mise en développement dès le mois de mai, alors que la loi n'avait pas encore été modifiée. Même s'il y a finalement peu de chance qu’une cour de justice réclame ce genre de données à l’application en cas de soupçon d'avortement illégal, de nombreuses utilisatrices étaient très inquiètes du devenir de leurs données personnelles de santé.
En utilisant le mode anonyme, il n'est plus possible de récupérer son compte si jamais l'utilisatrice était amenée à perdre son téléphone et l’application n’est pas transposable à d’autres objets connectés, de même que certaines fonctionnalités de la version payante ne sont pas compatibles avec ce mode. Pour autant, rien n'est retiré à l'aspect personnalisé du suivi offert par Flo.
Pour l’entreprise aux 200 millions de téléchargements et 40 millions d'utilisatrices mensuels, c’est un signal fort en faveur d’une nouvelle manière de penser internet et le traitement de l'anonymat des données.