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L'Hôtel du Palais, à Biarritz: un palace chargé d'histoire et d'élégance à (re)découvrir

Temps de lecture : 8 min

Après quatre années de travaux, la rénovation du lieu est totalement achevée.

L'Hôtel du Palais, à Biarritz, a rouvert ses portes le 3 juin dernier. | Hôtel du Palais
L'Hôtel du Palais, à Biarritz, a rouvert ses portes le 3 juin dernier. | Hôtel du Palais

Après quatre années de travaux et quelques réouvertures intermittentes, l'Hôtel du Palais, dévoilé pour la saison estivale 2021, a finalement définitivement rouvert ses portes le 3 juin dernier, rénové, rajeuni, embelli. Les travaux ont permis d'allier «le modernisme du XXIe siècle et les enjeux de la transition écologique tout en conservant l'ADN et l'âme de ce lieu légendaire», indique Alessandro Cresta, directeur général du lieu.

«L'Hôtel du Palais, palace emblématique de la ville de Biarritz et de la région, est un lieu chargé d'émotions et d'histoire qui doit évoluer en harmonie avec son environnement local», poursuit-il. «Lieu festif pendant des décennies, il a pour ambition d'offrir du rêve, de la magie et de la féerie pour les générations à venir.»

La réouverture de cet hôtel mythique, désormais accessible aux clients toute l'année, est l'occasion, pour les Biarrots comme pour les autres, de le réinvestir, de le découvrir ou de le redécouvrir, de profiter de sa cuisine, de sa piscine ou de son spa.

L'Hôtel du Palais a pour ambition «d'offrir du rêve, de la magie et de la féerie», indique Alessandro Cresta, directeur général du palace. | Hôtel du Palais

Le rêve de l'impératrice Eugénie

À la source de l'Hôtel du Palais de Biarritz, il y a l'impératrice Eugénie. C'est dans cette ville de la côte basque que la future épouse de Napoléon III passait ses vacances, enfant, entourée de son père, le comte de Montijo, et sa mère, une aristocrate irlandaise. Elle y a notamment appris à nager –fait rare, pour l'époque.

L'impératrice Eugénie et Napoléon III sont à l'origine du lieu. | Hôtel du Palais

De ces souvenirs heureux naîtra, en 1855, deux ans après son mariage avec l'empereur français, une villa portant le nom d'Eugénie et faisant face à la Grande Plage. Tout le gotha et les têtes couronnées s'y presseront: la duchesse et le duc de Windsor, Isabelle d'Espagne, Léopold II de Belgique, le roi de Wurtemberg, ou encore Édouard VII. Biarritz rayonne dans le monde entier et la ville basque devient le lieu de villégiature des aristocrates russes exilés en France.

Mais en 1903, un incendie se déclare dans les combles, réduisant l'hôtel en cendres. Il est alors reconstruit en forme de E –une belle idée, rendant hommage à l'impératrice– par une société de propriétaires de casinos. Son succès ne tarit pas: cette fois-ci, ce sont les stars hollywoodiennes qui s'y retrouvent, de Franck Sinatra à Barbra Streisand, en passant par Gary Cooper et Ernest Hemingway.

L'Hôtel du Palais est né des cendres de la Villa Eugénie, victime d'un incendie en 1903. | Hôtel du Palais

L'Hôtel du Palais est le seul lieu de la côte Atlantique à être couronné «palace de France». | Hôtel du Palais

En 2018, l'hôtel a rejoint le groupe Hyatt, à travers sa marque The Unbound Collection by Hyatt. Seul lieu de la côte Atlantique à être couronné «palace de France», une récompense obtenue en 2011, il a également été décoré du label «entreprise du patrimoine vivant» l'année suivante, avant d'intégrer le comité Colbert, une association fondée en 1954 par Jean-Paul Guerlain et regroupant une centaine d'entreprises et d'institutions de luxe françaises.

Un lieu élégant et chargé d'histoire

Pour obtenir sa clé, passage obligatoire par le hall du palace, où les architectes du cabinet COS et Isabelle Joly ont changé l'intégralité des grandes vitres –celles de la salle du restaurant La Rotonde, offrant une vue panoramique à 180 degrés sur l'océan, ont eu droit au même traitement.

Particularité de l'Hôtel du Palais: il est le seul de France à bénéficier d'une équipe d'artisans d'art (ébénistes, tapissiers, couturiers, etc.) qui lui soit uniquement dédiée. Dans la boutique située en face de la réception, on peut ainsi acquérir des objets et œuvres d'art, du prêt-à-porter, ou encore des livres sur la région.

Dans les couloirs de ce lieu sublime se niche également le bar Napoléon III, empreint d'histoire: un salon intimiste et confidentiel qui reprend les codes du Second Empire avec ses murs bleu royal. Avec sa terrasse extérieure ouverte de mai à septembre, c'est le lieu idéal pour déguster du champagne et l'un des nombreux cocktails concoctés par le chef barman.

Le bar Napoléon III reprend les codes du Second Empire. | Hôtel du Palais

Parmi les six salons de l'hôtel, notons le prestigieux salon Impérial et son jardin d'hiver de 330 mètres carrés. L'ancienne salle de bal de Napoléon III et de l'impératrice Eugénie a quant à elle conservé toute son élégance, avec ses murs décorés de peintures de Paul Gervais représentant l'histoire de Jason et de la Toison d'or: de splendides allégoriques sur le vent. Parquet et sa marqueterie y sont d'origine, comme son plafond de verre culminant à sept mètres de hauteur.

Les marches de l'escalier principal, qui permet d'accéder aux chambres, sont recouvertes de moquette décorée d'abeilles, l'emblème de la royauté et de l'Empire français. Mais aussi de la Maison Guerlain qui avait créé, à l'occasion du mariage de Napoléon III et d'Eugénie de Montijo, en 1853, la célèbre eau de Cologne Impériale, dont le flacon est orné de 69 abeilles.

L'Hôtel du Palais propose six salons. | Hôtel du Palais

Le palace propose également un havre de paix: le spa Impérial. Réparti sur 3.000 mètres carrés, il dispose de neuf cabines de soins, en partenariat avec la Maison Guerlain et l'Institut du cheveu Leonor Greyl.

Le spa Impérial à l'Hôtel du Palais, un lieu idéal pour se détendre. | Antony Parkinson

Il est aussi possible de se détendre dans la piscine intérieure avec nage à contre-courant, dans le jacuzzi, au hammam ou au sauna, ainsi qu'à la salle de sports: le palais est un palace moderne.

Deux espaces de restauration

Côté bouche, la cuisine a été confiée à Aurélien Largeau, un chef trentenaire doué et passionné qui vient de décrocher sa première étoile au guide Michelin. L'espace de La Rotonde a été décliné en deux lieux de restauration: l'un dédié à une gastronomie raffinée et créative et le deuxième à une cuisine plus traditionnelle et familiale.

Aurélien Largeau, chef étoilé des cuisines de La Rotonde. | Hôtel du Palais

Pour se restaurer tout au long de la journée, Le Salon, situé entre la réception et La Rotonde, propose une carte salée et sucrée: salade César, lobster roll ou tartare de bœuf au couteau… On peut aussi y goûter les délicieuses pâtisseries, accompagnées d'une sélection de thés rares et créées par le chef Aleksandre Oliver, récompensé par le guide Michelin du prix «Passion Dessert», arrière-petit-fils de Raymond Oliver qui s'illustra au Grand Véfour, trois étoiles près du Palais-Royal.

Le chef pâtissier Aleksandre Oliver. | Marine Brusson

Aux beaux jours, dans les jardins du palace biarrot, au bord de la piscine, on peut découvrir Le Sunset avec sa vue époustouflante sur l'océan, lieu est idéal pour déguster un poisson grillé ou une salade composée.

Lieu parfait pour un déjeuner sur le pouce, La Terrasse est, de son côté, également un spot de rêve pour contempler le coucher de soleil.

Le restaurant Sunset, au bord de la piscine, est le lieu idéal pour un déjeuner d'été. | Hôtel du Palais

À la carte de La Rotonde–La Table d'Aurélien Largeau

Menus «Sur le fil de l'iode» en huit escales à 175 euros et «Balade en Nouvelle-Aquitaine» en cinq escales à 110 euros.

À l'Hôtel du Palais, l'entrée du restaurant La Rotonde. | Hôtel du Palais

Menu «Sur le fil de l'iode»

  • La tomate iodée, caviar Rova «Royal»

La tomate iodée, caviar Rova «Royal». | Pierre Carton

  • Le homard de casier grillé aux aiguilles de pins, betteraves, sauce corail
  • Le ttoro de l'impératrice, kokotxa, langoustine, moules fumées, soupe claire au chorizo
  • Le thon rouge de Saint-Jean-de-Luz, vinaigrette de pouces-pieds, mayonnaise fleurie-iodée

Le thon rouge de Saint-Jean-de-Luz. | Pierre Carton

  • La darne de barbue grillée à la braise, pleurotes, hollandaise à la livèche
  • Le verjus, nuage glacé au verjus, laitue de mer, vinaigrette de raisin
  • La rhub'algue, quand la rhubarbe rencontre l'océan
  • Les herbes de salicornes, mousse citronnée et pickles de concombre

Menu «Balade en Nouvelle-Aquitaine»

  • Les huîtres du bassin d'Arcachon, crépinettes, émulsion biribil fumée

Les huîtres du bassin d'Arcachon. | Pierre Carton

  • La mouclade végétale comme en Charente-Maritime, carottes, curry, pineau

La mouclade. | Pierre Carton

  • Le ttoro de l'impératrice (aussi au menu à 175 euros)
  • Le pigeonneau des Landes au pain, le suprême, la cuisse, les interdits, légumes verts
  • Le chocolat et reine des prés, retour des bois…
    ou
  • Le dessert du moment, selon l'humeur du pâtissier

À la carte de La Rotonde–Côté Maison

À cette seconde table de La Rotonde, le chef Largeau exprime la richesse du terroir basque et ses spécialités à travers des mets simples et conviviaux. Une cuisine moderne et traditionnelle à la fois.

À la carte:

  • La salade de tomates, crème de burrata, pesto de basilic, pignons de pin (29 euros)
  • La salade mixte au thon, crudités, mâche, œuf mollet, riz et sauce au sésame (30 euros)
  • La salade César, volaille grillée ou gambas, romaine, parmesan, anchois, œuf mollet (35 euros)

Les entrées:

  • Le saumon fumé de la Maison Barthouil, crème aigrelette, citron jaune, pain de mie toasté (36 euros)
  • Le foie gras de canard mi-cuit, confiture de cerises noires, pain norvégien aux fruits toasté (36 euros)
  • Le melon jambon, demi-melon, jambon Kintoa de Pierre Oteiza (32 euros)
  • Le ceviche de maigre, yaourt grec, julienne de légumes acidulés (29 euros)
  • Le vitello tonnato, oignons rouges pickles, copeaux de parmesan, sauce tonnato, câpres (29 euros)

Les plats à partager:

  • La volaille contisée aux herbes, purée de pommes de terre, salade verte, sauce poulette (80 euros pour deux personnes)
  • La daurade royale grillée entière, sauce au beurre blanc (110 euros pour deux personnes)

Les plats:

  • Le filet de bar, garniture grenobloise, tomates au balsamique (42 euros)
  • Les gambas en persillade, taboulé de quinoa aux herbes fraîches (52 euros)
  • L'escalope de veau milanaise, linguines, citron, beurre aux herbes (42 euros)
  • La carré de porc basque, collection de carottes, saté, jus épicé (39 euros)
  • La tartare de bœuf, condiments, jaunes d'œuf, frites et salade (39 euros)
  • Le risotto de coquillettes, bœuf confit, sauce tomate, parmesan (29 euros)

Les pâtisseries du chef Aleksandre Oliver:

  • Le chou «Eugénie», chocolat, noisettes torréfiées (20 euros)

Au restaurant La Rotonde – Côté Maison, le chou Eugénie du chef Aleksander Oliver. | Pierre Carton

  • La tarte citron meringuée à l'huile d'olive (20 euros)
  • Le boudoir aux fraises, sauce «glace fondue» (20 euros)
  • Le vacherin des chipiottes, framboise, basilic et piquillos (20 euros)
  • Le chou cannelle, amandes caramélisées, coco (20 euros)
  • L'assiette de fruits coupés selon la saison (24 euros)

La suite Sissi Impératrice à l'Hôtel du Palais. | Maïté Photo

L'Hôtel du Palais: 1, avenue de l'Impératrice Eugénie, 64200 Biarritz. Tél.: 05 59 41 12 34. 86 chambres et 56 suites de 28 à 100 mètres carrés, à partir de 339 euros selon la saison.

La Table d'Aurélien Largeau: uniquement pour le dîner. Côté Maison: pas de fermeture, menus de saison. Le Salon: toujours ouvert. Le Bar Napoléon III: ouvert 7/7j à partir de 16h. La Terrasse: pas de fermeture. Le Sunset: ouvert 7/7j de juillet à septembre.

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