Le nombre de baleines franches de l'Atlantique Nord, également appelées baleines noires, atteint des niveaux toujours plus critiques. Aujourd'hui, il en reste moins de 340, soit environ 28% de moins qu'il y a dix ans –on comptabilisait même 5.000 individus au début du XXe siècle. L'un des principaux fautifs? L'homme et sa folle course pour la pêche aux homards.
Sur leur principale route de migration, allant de la Floride au Canada, les baleines franches doivent faire face à des milliers de lignes verticales d'un mètre de long, casiers et pièges à homards dans lesquels elles peuvent facilement s'emmêler. Une fois bloquées, les baleines voient les cordes scier leur peau ou les freiner dans leur avancée, jusqu'à mourir. Au total, au moins 85% des spécimens ont déjà été empêtrées de la sorte, précise Geo. Et si elles arrivent à éviter les lignes meurtrières, c'est en percutant les bateaux qui fourmillent dans la région que ces baleines peuvent se blesser gravement.
Liste rouge
Si cette menace n'est pas nouvelle, le réchauffement climatique pourrait avoir aggravé les choses, complète le National Geographic. L'aire de répartition de cette espèce aurait évolué sous la pression du climat, jusqu'à se retrouver confrontée aux activités de pêche, avec lesquelles elles étaient relativement peu en contact au cours des décennies précédentes.
Aujourd'hui, la baleine franche de l'Atlantique Nord est l'un des animaux les plus menacés au monde. Le gouvernement américain –mais aussi le canadien– et plusieurs agences fédérales sont notamment sous le feu des critiques et directement accusé de participer à cette hécatombe.
En outre, les défenseurs des animaux leur reprochent leur passivité face au problème du rétablissement de l'espèce. En juin dernier, un tribunal avait même statué qu'une agence fédérale américaine, la National Oceanic and Atmospheric Administration, avait enfreint plusieurs lois en ne réduisant pas assez rapidement les effets des engins de pêche de homards dans l'Atlantique Nord.
Une première avancée, soutenue par un nouveau déclassement du homard de l'Atlantique par un guide de durabilité pour les consommateurs et les entreprises, Seafood Watch. Ce dernier vient en effet d'inscrire ces crustacés sur une «liste rouge» des fruits de mer à éviter. De quoi faire cogiter le consommateur et influencer, espérons-le, nos méthodes de pêche.