Culture

Un bras du Nil aujourd'hui disparu aurait permis la construction des pyramides

Temps de lecture : 2 min

Les Égyptiens sont réputés pour leurs inventions très modernes, ils le prouvent encore.

«Ce tombeau sera votre tombeau!» | Osama Elsayed via Unsplash
«Ce tombeau sera votre tombeau!» | Osama Elsayed via Unsplash

En observant les célèbres pyramides de Gizeh entourées de sable, il est difficile d'imaginer que le paysage les entourant était bien différent au moment de leur construction. Il faut dire que ces labyrinthes de pierre, bâtis pour honorer les morts et les amener dans l'au-delà, ont été érigés il y a environ 4.500 ans.

Les pierres qui composent ces chefs-d'œuvre architecturaux étaient extrêmement lourdes et difficiles à transporter. Mais une nouvelle étude, relayée par ScienceAlert, suggère que des conditions environnementales favorables ont particulièrement aidé la construction de ces pyramides. Un ancien bras du Nil, suffisamment profond pour maintenir à flot des barges chargées de pierres, aurait ainsi servi de conduit navigable pour le transport de marchandises.

«Pour édifier les pyramides, les ingénieurs de l'Égypte ancienne auraient tiré parti du Nil et de ses crues annuelles, en utilisant un ingénieux système de canaux et de bassins au pied du plateau de Gizeh», expliquent la géographe Hader Sheisha, de l'université d'Aix-Marseille, et ses co-auteurs dans leur étude.

Le complexe portuaire, qui, selon les archéologues, desservait les pyramides de Khéops, Khéphren et Mykérinos, se trouve aujourd'hui à plus de 7 kilomètres à l'ouest du Nil actuel. «Cependant, il existe peu de preuves environnementales concernant le moment et la manière dont ces anciens paysages ont évolué», précisent les scientifiques.

La réponse est dans le pollen

Les forages effectués sur le site de Gizeh ont en effet montré que la composition des sols était compatible avec la présence d'un ancien bras du Nil s'étendant vers les pyramides. Mais des questions subsistent quant à la manière dont les Égyptiens aménageaient l'accès de l'eau à ces grands labyrinthes de pierre. À l'époque de leur construction, le nord de l'Égypte était en proie à des changements climatiques extrêmes avec des inondations soudaines, perturbant les chantiers.

Pour comprendre quel système fluvial aurait pu être mis en place il y a des millénaires, les chercheurs se sont appuyés sur l'analyse de pollen fossilisé. Cette technique a déjà été utilisée lors d'autres études pour comprendre quel climat et quels végétaux étaient présents sur le site analysé.

Dans le cas qui nous intéresse, l'équipe a identifié, grâce à ces fossiles, que des plantes présentant des similitudes avec celles que l'on retrouve normalement aux abords des lacs et des rives du Nil avaient poussé près des pyramides. Ce qui indique qu'un plan d'eau aurait donc bien traversé la plaine de Gizeh, aujourd'hui aride. Poussant leurs recherches plus loin, les scientifiques sont parvenus à retracer l'histoire des montées et descentes du niveau d'eau du bras Khéops du Nil sur quelque 8.000 ans.

Selon les résultats des archéologues, après le règne du roi Toutânkhamon (1349 à 1338 avant notre ère), le niveau d'eau sur le site aurait décliné petit à petit –ce qui collerait avec les analyses portant sur les dents et les os des momies de Gizeh. Toutefois, comme pour toutes les études archéologiques, notamment celles sur l'Égypte ancienne, il faut considérer ces résultats avec prudence.

Les chercheurs suggèrent que des approches similaires pourraient être utilisées pour reconstituer les anciens paysages d'autres complexes pyramidaux égyptiens, comme la nécropole de Dahchour.

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