Vous voyez le personnage de Guillaume Canet dans le film Rock'n Roll, sorti en 2017, qui peut vous rappeler cet ami guitariste éternellement lié à sa gratte? Vous pourriez avoir du mal à l'envier. Pourtant, sachez que ce vieux copain pourrait bien vieillir avec un cerveau plus vif que le vôtre.
En effet, selon une équipe de l'université d'Édimbourg, dont les travaux sont relayé dans The Guardian, les capacités cognitives des personnes ayant joué d'un instrument de musique pendant une longue période dans leur enfance s'amélioreraient avec l'âge. Les chercheurs ont par ailleurs constaté que ces résultats se vérifiaient peu importe le statut socio-économique, l'état de santé actuel et l'éducation des participants lorsqu'ils étaient petits.
Sur les 366 participants à l'étude, 117 ont déclaré avoir joué d'un instrument de musique pendant l'enfance et l'adolescence –principalement du piano, mais aussi de l'accordéon, de la cornemuse, de la guitare et du violon.
Les chercheurs ne sont toutefois pas en mesure de prouver que jouer d'un instrument de musique enfant induit systématiquement un esprit plus vif malgré le vieillissement. «Nous devons souligner que l'association trouvée entre la pratique d'un instrument et l'amélioration cognitive au cours de la vie était faible et nous ne pouvons pas prouver que la première a causé la seconde», commente le professeur Ian Deary, anciennement directeur du Centre de recherche sur le vieillissement cognitif et l'épidémiologie cognitive de l'université d'Édimbourg.
Les bienfaits probables
des gammes et des arpèges
Cette étude fournit néanmoins de nouvelles preuves appuyant la théorie qui associe la pratique d'un instrument de musique à des avantages cognitifs, certes faibles mais détectables au fil des années. «Ces résultats s'ajoutent aux différentes preuves qui montrent que les activités mentalement difficiles, comme apprendre à jouer d'un instrument de musique, pourraient être associées à de meilleures capacités de réflexion», explique Judith Okely, maîtresse de conférences en psychologie à l'université Napier d'Édimbourg.
Les participants ont été testés sur plusieurs fonctions physiques et mentales au fur et à mesure qu'ils vieillissaient, notamment en se confrontant à nouveau au test standardisé de capacités cognitives que chacun d'entre eux avait passé à l'âge de 11 ans, qui comprenait des questions exigeant un raisonnement verbal, une conscience spatiale et une analyse numérique.
Les auteurs de l'étude ont également utilisé des modèles statistiques pour rechercher des associations entre l'expérience d'une personne en matière de pratique d'un instrument de musique et l'évolution de ses capacités de réflexion entre ses 11 et ses 70 ans. Pour élargir les connaissances de cette étude, les chercheurs se sont aussi appuyés sur les résultats de l'enquête du «Lothian Birth Cohort 1936», un vaste projet écossais mené en 1947 au sujet de la santé mentale.