On les trouve sur certains emballages alimentaires, dans des produits cosmétiques, mais aussi à la surface de certains textiles. Les PFAS (pour «perfluoroalkyl and polyfluoroalkyl substances») sont des composés chimiques qui permettent à certains objets d'être antiadhésifs ou résistants aux taches de graisse. Tout irait bien si nos organismes n'étaient pas susceptibles d'en absorber lorsque nous utilisons ces produits. Car les PFAS sont aussi dangereux que difficiles à chasser.
S'exposer à ces quatre à cinq milliers de substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées, explique en effet Vox, c'est voir augmenter son risque de cancer, d'affaiblissement du système immunitaire (notamment chez les enfants) ou encore de prise de poids. Une liste non exhaustive. Aux États-Unis, le réseau des CDCP (centres pour le contrôle et la prévention des maladies) tente d'alerter sur le fait que l'omniprésence des PFAS constitue un problème de santé publique. Mais ces avertissements ne sont pas encore assez entendus.
Même les personnes apparemment en bonne santé sont susceptibles d'avoir énormément de PFAS dans le sang, affirme Vox, puisque ce serait le cas de plus de 98% des individus. Ces composés sont «absolument partout», comme l'explique Elsie M. Sunderland, chimiste qui travaille sur le sujet depuis une dizaine d'années à l'université de Harvard. Ils s'infiltrent dans l'eau potable et sont même susceptibles de contaminer l'air que nous respirons. Or, même l'absorption de petites quantités peut s'avérer dangereuse pour notre santé.
Pour se tenir à distance de ces substances, il existe des solutions, rassure la chimiste, à commencer par la filtration de l'eau potable, mais aussi un ménage régulier de son domicile –la poussière contient énormément de PFAS et leur permet de se déplacer en toute liberté. Concernant ceux que l'on trouve sur les emballages des chaînes de fast-food, qui évitent que la graisse des aliments ne transperce totalement le carton, il n'y a qu'en cessant de se nourrir dans ces restaurants que l'on peut s'en protéger.
Les éternels
Les PFAS sont difficiles à éliminer ou à dégrader, ce qui leur vaut le surnom de «composés chimiques éternels» depuis 2018, mais ils ont cependant un talon d'Achille, relevé dans une étude récente: la décarboxylation à basse température, opération consistant à les chauffer légèrement pour éliminer des molécules de dioxyde de carbone de leur structure.
Aux États-Unis, les PFAS sont principalement produits par trois entreprises, 3M, DuPont et Chemours, qui les revendent ensuite à certaines sociétés souhaitant les incorporer à leurs produits. Chacune d'entre elles affirme évidemment avoir pris des engagements et travailler de façon responsable. Mais Elsie M. Sunderland, qui reconnaît que les pouvoirs publics se sont saisis du problème –en tout cas aux États-Unis–, affirme que ces composés doivent devenir indésirables et n'être employés que dans des situations où ils seraient absolument indispensables. Ce qui n'est pas le cas actuellement.
Au sein de l'Union européenne, «plusieurs actions sont en cours» afin de compléter la convention de Stockholm, accord international datant de 2001 «visant à encadrer certains polluants organiques persistants». Mais les réglementations doivent encore être renforcées afin de proscrire ou de limiter grandement l'emploi des PFAS dans l'industrie.