À une dizaine de kilomètres à peine de Hollywood Boulevard, «The Materials Oasis» (l'Oasis des matériaux) ressemble à la zone de tri du plus grand Emmaüs du monde. Rempli de vases, de canapés, d'œuvres d'art, de plantes artificielles, et même de pans de mur, cet entrepôt est une véritable caverne d'Ali Baba, explique un article de la BBC.
Cette collection hétéroclite d'objets n'est pas à vendre. Tous les biens qui se trouvent dans l'entrepôt ont été mis au rebut par l'industrie du cinéma et de la télévision après des tournages. Ils sont cédés gratuitement à d'autres productions, à des organisations à but non lucratif, à des écoles ou à d'autres types d'entités qui pourront en faire bon usage.
Reese Medefesser, membre de la société EcoSet qui gère «The Materials Oasis», est souvent surpris par qui vient chercher quoi, et à quelles fins. Chaque objet finit toujours par avoir une seconde vie.
EcoSet fournit également des services pour aider les productions à atteindre la norme «zéro déchet», c'est-à-dire 90% de déchets recyclés.
Objectifs de durabilité
Nombreux sont les studios de cinéma à avoir annoncé des objectifs de durabilité, par exemple leur neutralité carbone d'ici à 2035. Pour y parvenir, ils mettent en place des systèmes de don et de compost des restes de nourriture, cessent d'utiliser des bouteilles en plastique à usage unique, ou encore réduisent la quantité de papier utilisée sur le plateau.
Hunter Vaughan, spécialiste des médias environnementaux à l'université de Cambridge, qualifie l'impact environnemental caché de l'industrie cinématographique de «secret le plus sale d'Hollywood» et reste prudent quant aux affirmations de durabilité de l'industrie du cinéma. «[Cette industrie] connaît très bien la construction d'une image publique», ironise-t-il.
En l'absence de réglementation gouvernementale visant à garantir des pratiques plus écologiques, l'industrie du cinéma et de la télévision a créé des agences pour encourager une production plus durable. Mais l'impact environnemental de ce secteur est vaste et multiforme. Reese Medefesser reconnaît que «ce n'est pas le petit EcoSet solitaire qui va pouvoir changer cela».
En France, la Ressourcerie du cinéma, à Bagnolet, s'emploie à donner une seconde vie aux décors des productions françaises.