Quoi de mieux qu'une sieste réparatrice en début d'après-midi pour se requinquer un bon coup? Si cette pause sommeil a maintes fois démontré ses bienfaits sur notre santé, une nouvelle étude publiée le 25 juillet 2022 dans la revue scientifique Hypertension vient toutefois mettre en garde contre le caractère trop fréquent de ces moments de relaxation. Faire trop souvent la sieste pourrait en effet être «corrélé à un risque plus élevé d'hypertension et d'accident vasculaire cérébral», nous apprend ScienceAlert.
Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont analysé une base de données baptisée Biobank contenant les informations de plus de 500.000 adultes britanniques âgés de 40 à 69 ans, «qui ont régulièrement fourni des échantillons et des mises à jour sur leur santé» entre 2006 et 2010. Les scientifiques ont également étudié plusieurs enquêtes au sujet des siestes auxquelles les participants avaient répondu.
L'analyse a ainsi révélé que la plupart des «siesteurs» réguliers étaient des hommes qui «fumaient, buvaient quotidiennement, avaient un niveau d'éducation et de revenu inférieur et déclaraient à la fois des insomnies et des ronflements». Les scientifiques ont également observé que les personnes qui faisaient souvent des siestes «avaient un risque d'hypertension de 12% supérieur à celui des personnes qui ne font que rarement ou jamais la sieste, et un risque d'accident vasculaire cérébral de 24% supérieur».
Corrélation ou causalité?
«Bien que la sieste en elle-même ne soit pas dangereuse, de nombreuses personnes qui font des siestes le font en raison d'un mauvais sommeil nocturne [qui] est associé à une moins bonne santé, et les siestes ne suffisent pas à compenser cela», commente Michael Grandner, psychologue clinicien et expert du sommeil. «Cette étude fait écho à d'autres résultats qui montrent généralement que faire plus de siestes semble refléter un risque accru de problèmes de santé cardiaque et autres.»
Si cette étude fait ainsi état d'une corrélation, ScienceAlert souligne cependant que «cela ne signifie pas qu'un lien de cause à effet doit être exclu». En 2008, des chercheurs avaient par exemple démontré que la pression artérielle pouvait augmenter après une sieste et que ce phénomène pouvait possiblement jouer un rôle «dans l'augmentation du risque d'accident vasculaire cérébral chez les personnes qui font la sieste pendant la journée».